C.A. du 13 novembre 2003 « Le pacte de Genève »

Le journal HARETZ a publié en exclusivité et en anglais le 16 octobre le contenu du
« pacte de Genève ». J’ai condensé ce texte que vous trouverez dans son intégralité à 
http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/a10414
	En voici ce qui me semble important de dégager :
Les Palestiniens des territoires occupés  vont payer bien cher leur futur Etat
*intégration à l’Israël des colonies qui assurent la continuité du grand Jérusalem 
Maale Adumin, Gush Etsion, Neve Yakov, Guilo, Ramot ,Le corridor Gaza ,Cisjordanie sous 
« souveraineté israélienne » .
*La démilitarisation totale de l’état palestinien :
Une « puissante force de sécurité intérieure » pour maintenir l’ordre et assurer 
la sécurité des Israéliens .
*La mise sous tutelle du contrôle aux frontières .
*Le maintien pendant 6 ans de l’armée israélienne dans la vallée du Jourdain .
*La présence illimitée de 2 bases militaires israéliennes en Cisjordanie .
*Le maintien en prison pendant encore des années, des résistants palestiniens .
*Aucune mention du droit à l’eau .
*L’économie palestinienne reste subordonnée à l’économie israélienne .
*Par ailleurs le « pacte de Genève » fait tout simplement l’impasse :sur les 
Palestiniens devenus citoyens israéliens depuis 1948 : pas un seul mot, pas même une 
allusion à leur existence . 
AMRAM MITZNA un des rédacteurs du texte a bien rappelé que « les Palestiniens ont
reconnu officiellement et publiquement qu’Israël était l’état du Peuple juif pour
l’éternité » .
Sur «  le droit au retour » des réfugiés : le mot « retour » n’est pas écrit une seule 
fois bien que l’article 7 de ce texte comporte 6 pages uniquement consacrées au réfugiés . 
	En résumé :
 *tous les réfugiés seront indemnisés ainsi que les pays d’accueil .
 *chaque pays sera libre de fixer le nombre de réfugiés qu’il voudra garder .
 *l’Etat palestinien pourra recevoir tous les réfugiés qui le désireront . 
 *l’Etat israélien décidera du choix des quelques familles qui pourront rentrer
 chez elles en Israël .
	Voilà le contenu de ce qui est présenté par la partie israélienne comme un pacte qualifié 
de « tournant historique » et de « début d’une ère nouvelle » .Quant à la partie palestinienne,
si elle a donné son aval à un tel texte, cela ne veut pas dire qu’elle en approuve le contenu.
L’important était de dire « oui » afin de ne pas se voir reprocher de refuser encore une fois
la main « généreuse » tendue par les israéliens. Un « oui » d’autant plus facile à prononcer
que SHARON avait fait savoir qu’il était « contre » ce « pacte ».
	1991 ---  2003 : Oslo 1, Hebron, Wye Plantation, Sharm El Sheikh, Oslo 2,  Camp David 2, 
Taba, la « feuille de route » faisant suite à «  la déclaration de Venise », le plan REAGAN,
le plan de Fez, la déclaration de Barcelone, le rapport MITCHELL, le plan TENET, le plan 
SHARON et maintenant « le pacte de Genève » conclu dans un confortable hôtel des bords de
la mer morte. 
	C’est le 16ème « TITANIC de la paix » sur lequel se sont empressés d’embarquer KOFI ANNAN,
le gouvernement suisse, la Gauche parlementaire européenne 12 ans que l’Israël réussit 
à pousser le bouchon toujours un peu plus loin pour se donner le temps de mettre le Peuple
palestinien et l’opinion internationale devant le fait accompli.Ce nouveau délai 
accordé à la mise en oeuvre du « pacte de Genève » va permettre la fin de la construction
du mur. Avant la guerre de 1948, les Palestiniens possédaient 87,5 % du total de la
Palestine, les juifs 6,6 %. A ce jour, le %age est inversé : 7 % aux Palestiniens  
93 % aux Israéliens .Nous sommes confrontés aujourd’hui à un véritable défi qui passe 
par un programme de lutte et de solidarité : 
			Pour le droit à l’autodétermination du Peuple palestinien
			Pour le droit au retour de tous les réfugiés
			Contre l’apartheid infligé aux Palestiniens citoyens israéliens
			Pour la fin du régime d’occupation militaire 
			Pour la liberté de circulation de tous les Palestiniens en Israël, 
				dans les territoires occupés et dans les territoires annexés 
				de fait.
			Pour la libération inconditionnelle et immédiate de tous les
				 prisonniers politiques.
S’il n’est pas fait mention des « colonies », c’est parce que leur sort dépend du choix que
fera le Peuple palestinien de son futur Etat : deux états, un état binational, un état unique .
	Jacques SALLES,président de Palestine 33.