Plan de cessez-le-feu Tenet

Les forces de sécurité du gouvernement d'Israël et l'Autorité palestinienne réaffirment leur engagement envers les accords de sécurité établis à Charm El-Cheikh en octobre 2000, incorporés dans le rapport Mitchell d'avril 2001.

Le préalable opérationnel du plan de travail est que les deux parties s'engagent à respecter un cessez-le-feu mutuel et total, s'appliquant à toutes les actions violentes, en accord avec les déclarations publiques de leurs dirigeants. De plus, le comité de sécurité conjoint auquel il est fait référence dans ce plan est en charge de résoudre les questions qui surgiraient durant la mise en application de ce plan. Les organismes de sécurité du gouvernement d'Israël et de l'Autorité palestinienne consentent à mettre immédiatement en œuvre les mesures spécifiques, concrètes et réalistes qui suivent, de manière à rétablir la coopération sécuritaire et la situation sur le terrain comme elles étaient, avant le 28 septembre 2000.

1. Le gouvernement d'Israël et l' Autorité palestinienne reprendront immédiatement la coopération sécuritaire.

Une réunion de haut niveau entre Israéliens, Palestiniens et responsables américains se tiendra immédiatement et se réunira de nouveau une fois par semaine, avec participation obligatoire des officiels mandatés.
Les Bureau de coordination conjoints seront réactivés. Ils effectueront leurs travaux quotidiens, au maximum de leur possibilité, selon les règles définies avant le 28 septembre 2000. Dès que la situation sécuritaire le permettra, les obstacles à la coopération effective — incluant la construction de murs séparant les côtés israélien et palestinien — seront éliminés et des patrouilles israélo-palestiniennes seront de nouveau effectuées.
Des systèmes de vidéoconférence américains seront fournis aux hauts responsables israéliens et palestiniens, de manière à faciliter le dialogue et la coopération sécuritaire.

2. Les deux parties prendront des mesures immédiates pour faire respecter un strict respect du cessez-le-feu déclaré et pour stabiliser l'environnement sécuritaire.

 Des procédures spécifiques seront développées par le comité de sécurité, de manière à assurer la sécurité des manœuvres du personnel de sécurité du gouvernement d'Israël ou de l' Autorité palestinienne se déplaçant en dehors des secteurs sous leur contrôle, conformément au présent accord.
Israël ne conduira d'attaques d'aucune sorte contre les infrastructures de la présidence palestinienne : le quartier général de la sécurité palestinienne, le renseignement et l'organisation policière ; ou les prisons de Cisjordanie ou de la bande de Gaza.
L' Autorité palestinienne agira immédiatement pour arrêter, interroger et incarcérer les terroristes, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et fournira au comité de sécurité les noms des personnes arrêtées dès qu'elles auront été appréhendées, ainsi qu'un compte-rendu des actions en cours.
Israël libèrera tous les Palestiniens arrêtés lors d'opérations de sécurité qui n'ont aucun lien avec une activité terroriste.
Conformément à sa déclaration unilatérale de cessez-le-feu, l' Autorité palestinienne empêchera les fonctionnaires de sécurité palestiniens d'inciter, d'aider, de favoriser ou de conduire des attaques contre des cibles israéliennes, y compris des colons.
Conformément à leur déclaration unilatérale de cessez-le-feu, les forces israéliennes ne conduiront pas d'opérations de sécurité "actives" dans les secteurs sous contrôle de l' Autorité palestinienne, ni aucune attaque contre des cibles civiles innocentes.
Le gouvernement d'Israël ré-instituera des enquêtes de police militaire au sujet des morts palestiniens, du fait des actions de l’Israël Defense Force en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, dans des incidents n'impliquant pas le terrorisme.

3. Les responsables de sécurité palestiniens et israéliens emploieront le comité de sécurité pour fournir à l'autre partie, ainsi qu'aux officiels américains mandatés, des informations sur les menaces terroristes, y compris les informations sur les opérations terroristes connues ou soupçonnées, menées sur le — ou en direction du — territoire sous le contrôle de l'autre partie.

Les informations vérifiables sur les actes ou les menaces terroristes feront l'objet d'actions immédiates, d'un suivi et d'un compte-rendu de résultats lors du comité de sécurité.
L' Autorité palestinienne mettra en œuvre des opérations de police contre les terroristes, leurs refuges, leurs dépôts de munitions et leurs ateliers de fabrication de mortiers. L' Autorité palestinienne rendra compte des progrès de ces opérations, lors des réunions du comité de sécurité.
Les autorités israéliennes prendront des mesures contre les citoyens israéliens qui inciteraient, exécuteraient ou planifieraient des actes de violence à l'encontre de Palestiniens, en rendant compte des progrès et des résultats de ces mesures devant le comité de sécurité.

4. L' Autorité palestinienne et le gouvernement d'Israël agiront de manière véhémente, afin d'empêcher que des individus et des groupes utilisent les secteurs sous leur contrôle respectif pour mener des actions violentes. De plus, les deux parties prendront des mesures pour s'assurer que les secteurs sous leur contrôle ne seront utilisés ni pour lancer des attaques contre l'autre partie, ni pour servir de refuge après que des attaques ont eu lieu.

Le comité de sécurité identifieront les points-chauds et chaque partie fournira à l'autre partie les noms des hauts responsables de sécurité qui auront la charge de ces points-chauds.
Des "Procédures d'opérations aux normes communes" (SOP) seront mise en œuvre pour chaque point-chaud. Ces SOP définiront la manière dont les deux parties devront se comporter et répondre aux incidents sécuritaires ; les mécanismes pour les contacts urgents ; et les procédures à mettre en œuvre pour dénouer les situations de crise.
Les responsables sécuritaires palestiniens et israéliens identifieront et s'entendront sur les mesures concrètes requises pour maintenir des "zones sans rassemblement" et des "zones tampons" autour des points-chauds, de manière à réduire les possibilités de confrontation. Chaque partie adoptera toutes les mesures nécessaires pour prévenir les émeutes et pour contrôler les manifestations, en particulier dans ces points-chauds.
Les responsables sécuritaires palestiniens et israéliens feront un effort concerté pour localiser et confisquer les armes illégales, y compris les mortiers et les explosifs, dans les secteurs sous leur contrôle. De plus, des efforts intensifs seront faits, afin de prévenir le trafic et la fabrication illégale d'armes. Chaque partie informera le comité de sécurité de l'avancée et des résultats de ces efforts.
La Force de défense israélienne adoptera des mesures complémentaires non-mortelles pour faire face aux foules et aux manifestations palestiniennes, et plus généralement, elles chercheront à réduire le risque pour les vies et les biens des civils palestiniens, dans sa réponse à la violence.
Le gouvernement d'Israël et l' Autorité palestinienne, sous les auspices des hauts responsables du comité de sécurité, élaboreront — dans un délai d'une semaine à partir de la première réunion du comité de sécurité et de la reprise de la coopération sécuritaire — un agenda commun, en vue de la mise en application du redéploiement complet des forces armées israéliennes, jusqu'aux positions tenues avant le 28 septembre 2000.
Un redéploiement vérifiable sur le terrain sera initié, dans les 48 heures de cette période d'une semaine, et se poursuivra pendant que l'agenda sera élaboré.

6. Dans un délai d'une semaine à compter de la première réunion du comité de sécurité et de la reprise de la coopération sécuritaire, un agenda spécifique sera élaboré, afin de lever les blocus et de rouvrir les routes intérieures, le pont Allenby, l'aéroport de Gaza, le port de Gaza, et les postes frontières. Le dispositif de checkpoints sera allégé, en accord avec les exigences sécuritaires légitimes et avec l'accord des deux parties.

 Des actions vérifiables sur le terrain seront engagées, afin de lever les blocus, dans les premières 48 heures de cette période d'une semaine, et se poursuivront pendant que l'agenda sera élaboré.
Les parties s'engagent à ce que, même si des événements imprévisibles devaient se produire, la coopération sécuritaire se poursuivra, par le biais du comité de sécurité conjoint.