Infos Gaza -100-

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Rappelons-nous : Le 24 septembre 2000 des négociations secrètes sont en cours à l’hôtel King David à Jérusalem entre l’Israélien GILEAD SHER et le Palestinien SAEB EREKAT. Un accord semble prendre forme.. Le 26 les 2 délégations s’envolent pour Washington et logent dans le même hôtel au Ritz Carlton afin de favoriser les échanges et faciliter le travail.

Au même moment EHOUD BARAK tente de résoudre le casse tête que pose la demande de ARIEL SHARON de se rendre sur l’esplanade des mosquées. EHOUD BARAK accepte.

Le vendredi 28, Escorté de gardes du corps et de nombreux policiers ARIEL SHARON entre à 07h30 sur l’esplanade. Quelques jets de pierres rapidement contenus. Le cortège finit sa tournée. Les responsables de la sécurité respirent. La visite s’est déroulée sans trop d’incidents.

Midi : quelque 20.000 fidèles se dispersent à la fin de la prière. Des jeunes lancent des pierres. Le chef de la police israélienne, YITZHAKI est évacué en ambulance. Les médias le disent mort. En fait il est légèrement blessé. Les policiers en perdent le contrôle de la situation. Ils tirent. C’est l’émeute. Des manifs spontanées s’organisent dans toutes les villes de Palestine. 1er bilan pour ce vendredi 28 septembre : 6 morts palestiniens.

Nous en sommes à la 100ème semaine et je me suis toujours efforcé d’être scrupuleux quant à la traduction et concis pour ne pas nous lasser de lire ces évènements  ( Les 100 Infos Gaza se trouvent sur le site ci dessus)

Je voudrais seulement rappeler ce que j’écrivais dès le N°3 du 23 décembre 2000 :

« Certains parmi nous m’ont écrit ou dit que c’était une bien longue litanie pour dire toujours la même chose : chaque jour apporte son lot de blessés, de tués, de maisons démolies et de familles à la rue, de terres rasées et d’arbres défoncés. Certains pensaient que ça devenait fastidieux.

Voyons plutôt dans ces faits une invitation a passer quelques minutes avec ces victimes de l’injustice, un peu comme lorsqu’on va rendre visite à un grand malade ou a une personne fort âgée : ils vous redisent toujours un peu la même chose, mais on les écoute… par politesse, par compassion, par respect pour ce qu’ils endurent,  pour leur montrer qu’on communie à ce qu’ils vivent, qu’on les soutient, qu’on est solidaire …

Tel est le sens de ces infos : nous associer à l’injustice faite à ce Peuple,  faire connaître cette injustice, et la combattre là où elle sévit –sous d’autres formes, certes-  la combattre chacun et chacune, là où nous sommes et avec les moyens dont nous disposons. »     2 ans plus tard, je signe à nouveau.    Jacques

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traduction intégrale du rapport hebdomadaire

pour la semaine du 12 au 18 septembre 2002

issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza

 Dans un interview donné au quotidien israélien YEDIOT AHARONOT, le dimanche 15 septembre 2002,  le commandant en chef de l’état majors des armées, MOSHE YA’ALON, a reconnu que ses soldats, au cours des opérations dans les territoires palestiniens occupés, commettaient des actes de pillage, d’extorsion et de vandalisme à l’encontre des Palestiniens, de leur patrimoine et de leurs biens :

« … En fait j’ai découvert qu’au cours de l’opération « enclôt sécurisé » il y a eu des actes injustifiables tels que rapts, exactions et méfaits au cours des tâches militaires quotidiennes. Nos officiers subalternes sont de jeunes hommes qui manquent d’une culture à la hauteur des ordres qui leur sont donnés. Ainsi commettent-ils des actes de tyrannie qui défient les ordres et les valeurs de la « Force de Défense Israélienne » (I.D.F.) … »

YA’ALON a fait cette déclaration dans l’intention  de focaliser la responsabilité des exactions de l’I.D.F. sur des subalternes agissant en contradiction avec les ordres venus d’en haut, « ordres et valeurs  qui sont ceux de l’I.D.F. »

Toutefois cela est loin de correspondre aux faits constatés sur place. Bien au contraire : cela ne fait que confirmer ce que les organisations pour les « droits de l’homme » ne cessent de dénoncer depuis plus de 2 ans.

L’I.D.F. viole avec toujours plus d’intensité les conventions relatives aux Droits de l’Homme, notamment pour tout ce qui touche aux populations occupées et à leurs biens. Pour cela elle utilise toute la panoplie des armes les plus sophistiquées ; elle n’hésite pas à utiliser la punition ou le châtiment collectif ainsi que les boucliers humains .

Cette semaine du 12 au 18 septembre, l’I.D.F. a mené une série d’incursions circonscrites à certaines zones de la bande de Gaza en même temps qu’elle poursuivait l’invasion des secteurs palestiniens de la Cisjordanie.

La violation des « droits de l’homme » à l’encontre du Peuple palestinien inclut maintenant l’assassinat intentionnel, le bombardement sans sommation de maisons habitées, l’incursion des blindés sur des terres agricoles en pleine production, le défonçage systématiques des arbres.

Cette semaine 3 Palestiniens ont été tués et des douzaines ont été plus ou moins grièvement blessés

Pour la 2ème semaine consécutive, l’I.D.F. a mené une série d’incursions dans les villes et dans les camps de réfugiés de la bande de Gaza. Rien n’a été épargné. Les habitations réduites à des tas de gravas, les lieux publics rendus inutilisables sans parler des douzaines d’arrestations arbitraires.
La pire de ces incursions a été menée mardi par l’I.D.F., appuyée par des hélicoptères de combat elle a envahi les agglomé&rations de Al Satar / Al Sharqi et Al Gharbi situées sur le gouvernorat de Khan Younis. Elle a cerné certaines maisons, les a fouillées, a arrêté des dizaines d’hommes. 10 sont toujours internés. 2 ateliers de mécanique et de chaudronnerie ont été détruits.
Vendredi – L’I.D.F. appuyée par des hélicoptères de combat a envahi Al Salam et Al Brazil,  banlieues sud de Rafah. Un policier palestinien a été tué. 6 civils blessés. 3 ateliers totalement détruits. 17 maisons sérieusement endommagées.
Le Jeudi 12 -  dans le cadre de la campagne de représailles de l’I.D.F. à l’encontre des familles des palestiniens  qui ont mené des attaques contre des cibles israéliennes, l’I.D.F. a détruit la maison de la famille de celui qui a mené une incursion armée dans une colonie israélienne du sud de la bande de Gaza en Novembre 2001. Les 10 maisons mitoyennes ont été sérieusement endommagées. De telles actions ne peuvent avoir lieu qu’avec l’appui du pouvoir judiciaire. Dans ce contexte la haute cour israélienne a rejeté la pétition présentée par les familles de NABIL HALBIA et de USSAMA BAHAR qui avaient mené des explosions dans Jérusalem en décembre 2001 . Cette pétition avait pour objet de demander à la cour de revenir sur la décision militaire de faire sauter leurs maisons. En rejetant la demande la haute cour semble légaliser la démolition de ces maisons. En acceptant ces actes de rétorsion et ces punitions collectives, prohibée par la législation internationale, le pouvoir judiciaire protège de fait les crimes commis par l’I.D.F. contre les civils palestiniens.
Des centaines d’écoliers ont été exposés à un grand danger lorsqu’une bombe apparemment placée par des colons extrémistes dans leur établissement scolaire, a explosé. Il s’agit de l’école primaire de Zeif au sud d’Hébron. 2 autres bombes ont été découvertes et désamorcées par l’I.D.F..  9 écoliers ont toutefois été blessés alors que des centaines d’autres  sont restés en état de choc pendant le reste de la journée. Ils étaient environ 400, répartis dans leurs salles de classe respectives lorsque l’explosion se produisit.
L’I.D.F. maintient le siège total sur tous les territoires palestiniens occupés,.Elle poursuit sa politique de punition collective et de bouclier humain. Elle continue de tronçonner les territoires pour en faire des cantons isolés les uns des autres. Elle viole quotidiennement les droits civiques, économiques, sociaux et culturels du peuple palestinien. Des milliers de civils continuent d’être assujettis  à des couvre feu militaires très stricts en particulier à Naplouse.
Dans la bande de Gaza l’I.D.F. a relevé les identités des piétons et les numéros de voitures qui passent aux postes de contrôle de Abu Houli et de Al Matahin au nord de Khan Younis
Afin de renforcer encore le siège de la bande de Gaza, le 16 septembre, l’I.D.F. a informé la population qu’il lui était interdit d’utiliser la route parallèle à la route principale Gaza / Rafah qui passe à l’est du camp de réfugiés de Jabalyia au nord de la bande de Gaza. Et cela dès le coucher du soleil. Or cette route était le seul accès possible des agriculteurs à leurs terres.