Infos Gaza -112-

Palestine 33  tel & fax 05 56 62 05 78

 jacques.salles@wanadoo.fr                http://palestine33.chez.tiscali.fr

 condensé du rapport hebdomadaire du 4 au 11 novembre 2002

issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza

 Bombardements et incursions en terre palestinienne

Mercredi 4 – 10h00- Appuyé par des blindés l’occupant pénètre à 200m à l’intérieur de Abu Qaraqoush au sud de Khan Younis et à l’est de la colonie de Morag. Poursuite du défonçage systématique de tous les oliviers plantés sur 2 hectares ½, commencé le 10 novembre. Il ne reste plus rien debout.
17h00-  L’occupant, appuyé par des blindés pénètre à 300m dans Khuza’a à l’est de Khan Younis. Les locaux de la Force palestinienne de la sécurité sont pris pour cible puis isolés par une dune de sable amassée par les bulldozers
Jeudi –10h30- L’occupant est en position de tir permanent depuis sa garnison de Tal Al Zo’Rob à la frontière égyptienne. Il fait feu sur les habitations. Un immeuble du Croissant Rouge est touché. Portes et fenêtres volent en éclat. Pas de victimes
Vendredi –01h00-  une cinquantaine de soldats à la face bariolée pénètre à 2 km à l’intérieur du camp de Al Bureij pour cerner la maison de la famille de AYMAN AL SHISHNIA, recherché pour s’être attaqué à des cibles israéliennes. MOHAMMED, 28 ans et IMAD, 26 ans, AL OWEINI, membres de la Sécurité palestinienne sont aperçus par un soldat qui tire dans leur direction à proximité d’un groupe de soldats positionnés à l’entré de la maison. A 100m de là un autre groupe de soldats riposte à ces coups de feu qu’ils croyaient venir des 2 Palestiniens. MOHAMMED et IMAD sont tués de plusieurs balles à travers le corps. A cet instant des hélicoptère survolent le secteur. Ils tirent sans objectif précis seulement pour permettre à 17 tanks de s’approcher du lieu par le sud ouest du camp pendant que 5 autres pénètrent par le nord. La prise de contrôle du camp est totale. Des tirs nourris sont dirigés sur les maisons. Des brigades de la résistance palestinienne interviennent alors et tirent sur l’occupant pour défendre le camp. Un hélicoptère survient qui lâche un missile sur un attroupement. USSAMA AL TAHWARI, 30 ans et TARIQ RAMADAN, 28 ans, résistants armés, sont tués sur le coup. Avec eux : RA’ED frère de TARIQ, 35 ans, MARWAN AL TAHWARI, 16 ans, ‘ABDUL AL BAHAR, 30 ans, HAZEM ’ABDU, 30 ans et RANI AL’AALEM, 24 ans, tous les 5  morts sur le coup. 6 autres sont blessés. Ils ont entre 16 et 30 ans. AHMED MANSOUR, 21 ans, est blessé à la tête. Dans un état sérieux.

Les tanks se dirigent alors sur la maison de la famille AL SHSHNIA et ouvrent le feu.  AHLAM QANDIL, 32 ans,  est sérieusement touchée par 2 balles, une dans la bouche l’autre à l’épaule. Transportée à l’hôpital elle décède pendant son transport.Les soldats envahissent alors la maison, la fouillent, arrêtent 3 de ses occupants et détruisent la maison après avoir sommé ses habitants de quitter sur le champ. Plusieurs maisons voisines sont sérieusement endommagées.Pendant tout ce temps les ambulances ont été dans l’impossibilité d’approcher les victimes vu l’intensité des tirs. L’occupant s’est retiré à 04h30.

Dimanche –16h30- Depuis son poste de contrôle de Tal Al Zo’Rob l’occupant tire sur des maisons en proximité du square de la ville. HUNAIDA BUREIKA, 30 ans, touchée à la tête par balle est dans un état critique alors qu’elle était dans sa maison à 400m du poste de contrôle.
MOHAMMED ‘AQER, 18 ans, témoigne :  « En cette matinée de dimanche les 9 membres de ma famille et moi étions dans notre nouveau logement  du camp de relogement  de Bader  au nord de Rafah. Ce logement fait partie d’un ensemble construit par l’U.N.R.W.A. pour reloger les familles dont les maisons ont été détruites. Notre maison à Al Qarara avait été détruite il y a 18 mois. Nous venions d’en terminer avec l’installation et mon père fermait la porte, il était 19h00 lorsqu’un tank posté à proximité de la colonie de Atzmona ouvre le feu. Il était à 300m . Mon père demande alors à ma mère et à mes frères de s’allonger, ce que nous avons fait. Pendant 2 minutes des tirs ininterrompus et nourris ont été dirigés sur nous. Dès que la fusillade s’est calmée mon père m’a demandé d’aller prévenir les voisins. Ma mère, NAHLA, 42 ans, mes frères ALI, 11 ans et TAMER, 5 ans et ma sœur NIVIN, 15 ans étaient touchés. Malgré des tirs encore intermittents les voisins réussissent à évacuer les blessés et à les conduire à l’hôpital de Rafah. Ma mère a succombé à l’opération d’extraction des balles, NIVIN touchée au bassin, ALI à la hanche et TAMER à la tête, sont dans un état stationnaire.
Lundi –17h30-  Une unité d’infanterie composée de 3 jeeps pénètre à 300m dans le quartier abu Haddaf dans Al Qarara, à l’embranchement de la route vers Khan Younis. Pendant 3 heures l’occupant fait un contrôle d’identité systématique et sans retenue. MOHAMMED ABU HADDAF, 25 ans et son frère MUNIR, 23 ans, sont arrêtés et emmenés
19h00-  Bloc « J » du camp de réfugiés de rafah. L’occupant pénètre à 50m et y reste jusqu’à 05h00. Il tire sur tout ce qui bouge et démolit 2 maisons abritant 16 et 9 personnes, les familles ALI SHA’AT ET SALAH AL’MUGHAYAR
Mardi –10h30- Appuyé par des tanks l’occupant pénètre à 300m dans Al Qarara. Il cerne la maison de KHALED AL SUMEIRI, bloque les 8 occupants dans une pièce. Contrôle d’identité. Fouille minutieuse de toute la maison. 2 heures plus tard un renfort de blindés vient s’adjoindre aux forces déjà en action. Il tirent sur des fermes et des habitations. Ils rasent 4 hectares ½ d’oliviers, propriété de la famille AL SUMEIRI
11H45-  Une unité d’infanterie revient sur le secteur de Abu Haddaf. La maison de ‘ADNAN ABU HADDAF est encerclée, fouillée, ses occupants soumis à un interrogatoire et vérification d’identité après avoir été regroupés dans une pièce. Les fils de ‘ADNAN, HAZEM, 22 ans et MOHAMMED,18 ans, sont embarqués.

 Assassinats arbitraires

 En conformité avec sa politique d’assassinats sans jugement votée à la Knesset, l’occupant  en tue 4 :

Mercredi 4 –14h20-  5 hélicoptères lâchent 3 missiles sur un immeuble du ministère des affaires civiles de l’Autorité palestinienne au centre de gaza ville. MUSTAFA SABBAH, 35 ans, est tué sur le coup. Son corps est retrouvé déchiqueté en dehors de la pièce où il se trouvait. L’occupant a reconnu la responsabilité de ce meurtre mais a argué du fait que la victime était recherchée pour participation à des opérations armées contre des cibles israéliennes.
Mardi 10- YASSIN AL AGHA, 24 ans, est abattu après avoir été blessé et arrêté par l’occupant : il est 02h45, l’occupant appuyé par des blindés pénètre dans Al Rabwan au nord de Khan Younis. Il prend position à proximité de la mosquée Abdullah Azzam sur la rue Abdul Nasser qui joint Khan Younis à Al Qarara. Des soldats à la face bariolée se déploient sur le secteur. Ils encerclent le quartier Al Shawakra et demandent à tous les habitants de sortir de chez eux. Ils exigent alors de ADIB AL AGHA, 34 ans, d’aller s’assurer que toutes les maisons sont bien vides et le suivent accompagnés de chiens dans chacune des maisons. 2 heures plus tard on entend des tirs dans l’arrière cour de la maison de SA’ID AL AGHA où son fils, YASSIN était caché. BASSEM, son frère, témoigne :  « Il était 04h30. J’ai entendu des bruits. L’occupants accompagné de ses chiens somme quelqu’un de se livrer. Un des soldats parle en arabe libanais :  «  N’aie pas peur. Parle moi. Je n’ai pas l’intention de te tuer. »  Alors s’engage un dialogue de 10 à 15 minutes au cours duquel j’ai pu reconnaître la vois de YASSIN. Alors j’ai vu une suzuki militaire s’arrêter. J’ai pu entrevoir mes frères ADIB, 34 ans, ZIAD, 35 ans et YASSIN ,24 ans, tous les 3 plus ou moins grièvement blessés entassés dans la voiture.

Le quotidien israélien « Yedot Aharonot » titrait le lendemain :  «  une unité spéciale des forces israéliennes a tué un militant du Hamas, YASSIN AL AGHA alors qu’il essayait de s’enfuir quand il a été arrêté. Dans sa fuite il a essayé d’utiliser son arme à feu ».  A l’autopsie on a trouvé de l’encre sur ses doigts prouvant qu’un contrôle d’empreinte digitale avait été effectué. Il aurait donc été exécuté après son transfert en suzuki. Son corps était percé de 8 trous de balles dans l’abdomen

Lundi –17h45-  AL MAJIADA faisait partie d’un groupe de jeunes qui jetait des pierres sur l’occupant le 24 septembre 2002 aux abords de la colonie de Ganeï Tal. La riposte par balles fut sévère. Plusieurs jeunes furent plus ou moins blessés. AL MAJIADA vient de décéder à l’hôpital de Khan Younis
18h30-  au poste de contrôle de Abu Hulli au sud de Deir Al Balah. L’occupant tire sur des civils qui attendent dans leurs voitures. Le barrage est fermé depuis déjà plusieurs heures. IBRAHIM SHALLOUF, 19 ans, étudiant dans un centre de formation de l’U.N.R.W.A. à Gaza ville prend une balle dans la poitrine alors qu’il est assis dans le bus qui le raccompagne chez lui
mercredi –17h10- Du haut de son mirador situé entre les barrages de Abu Hulli et Al Matahen, l’occupant voit 3 civils affairés autour de leur voiture, capot ouvert en train de réparer. KAMAL ‘AASHOUR, 36 ans, prend une balle qui lui rentre par l’abdomen pour ressortir dans le dos et aller se loger dans le bassin de ABDUL SHURRAB, 44 ans. Ce n’est qu’avec l’ouverture du barrage qu’une ambulance a pu venir les secourir. Ils avaient déjà perdu beaucoup de sang.
20h00- 2 jeunes essayent de pénétrer dans Al Mawasi à travers la zone militaire tampon érigée par l’occupant. Débusqués par une vigie du haut de son mirador, ils sont blessés et arrêtés.

Représailles contre des familles de résistants recherchés pour avoir mené des attaques armées contre des cibles israéliennes

Jeudi 5 –01h00- une cinquantaine de soldats et des blindés pénètrent à 500m dans Al Mughraqa au sud de Gaza ville. Ils encerclent la maison de MOHAMMED HASSAN, forcent l’entrée, fouillent la maison et arrêtent un de ses fils ASSAMA, 20 ans. Il est conduit vers la colonie de Hetzarim. Les 8 autres occupants sont sommés de sortir. La maison est détruite. La maison voisine de YOUSEF SHIHADA est, elle aussi détruite au bulldozer
Vendredi 6- dans le cadre des représailles sanglantes dans le camp de réfugiés de Al Bureij, la maison de SALAH AL SHISHNIA, 60 ans, est encerclée. Ses fils MOHAMMED, 33 ans, et EISSA, 25 ans, ainsi qu’un voisin NA’IM JIBRIL, 41 ans, sont arrêtés. Les 2 maisons sont vidées de leurs occupants et détruites sous leurs yeux

Poursuite du siège

Lundi 9 – Barrage Al Tuffah entre Al Mawasi et Khan Younis. L’occupant annonce la fermeture pour une durée indéterminée. Des centaines de gens restent néanmoins sur place à attendre. L’occupant tire alors dans leur direction pour les chasser. Ils sont obligés de trouver refuge chez des voisins pour y passer la nuit.
Cette semaine les barrages de Abu Hulli et de al Matahen auront été fermé régulièrement chaque jour en dépit du ramadan qui est l’occasion pour les familles de se rassembler. Contrôles interminables, fouilles, tirs sans sommation ont été le lot quotidien de ceux qui attendaient

 

                 A nouveau le P.C.H.R  en appelle

A la communauté internationale pour qu’Elle assure dans l’immédiat une protection indépendante et internationale de la population civile dans les territoires palestiniens occupés.
Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures efficaces soient prises pour la protection des civils selon l’obligation qui leur est faite dans l’article 1 d’assurer le respect de la convention
A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions internationales ceux suspectés d’avoir commis des crimes de guerre dans les territoires occupés palestiniens.
Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour qu’il intensifie ses activités et élargisse son champ d’observation sur les territoires occupés.
A l’Union Européenne pour qu’Elle procède à l’application de l’article 2 de l’accord d’association avec Israël conditionnant les avantages consentis à ce dernier, au fait qu’Il respecte les droits de l’homme.
A la communauté internationale pour qu’Elle envoie une assistance médicale et humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël