Infos Gaza -143-144-


Palestine 33 tel & fax 05 56 62 05 78 jacques.salles@wanadoo.fr http://palestine33.chez.tiscali.fr
Condensé du rapport du 10 au 23 juillet 2003 Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza
Emploi excessif de la force contre la population et attaques des propriétés privées.
Au cours de ces 2 dernières semaines l’occupant a tiré sur des civils, il a bombardé
        des quartiers d’habitations et fait des incursions en territoire sous contrôle de 
        l’Autorité palestinienne. En voici les détails :
Jeudi 10 juillet - 09h00-  l’occupant est positionné au barrage frontalier 
        de Sofa au sud est de la bande de Gaza. De là, il ouvre le feu sur le poste de la 
        sécurité nationale palestinienne situé à proximité. Ce dernier subit de gros dégâts 
        mais pas de victimes. Le lendemain à 11h00 l’occupant tire à nouveau sur ce poste .
	 Il est mis pratiquement hors d’usage.
	12h30-  appuyé par 4 tanks et 1 bulldozer l’occupant pénètre à 100m dans le 
        bloc « J » du camp de réfugiés de Rafah. La maison de TALA’AT ABU AMRA et de 
        ses 3 frères dans laquelle vivent les 4 familles pour un total de 25 personnes, est 
        passée au bulldozer. Les familles avaient été obligées de l’évacuer dès le
        début de la 2ème intifada car menacée quotidiennement de bombardements. 
        Les 4 frères avertis se rendent sur place pour y récupérer des affaires. 
        Un tank les voit approcher. Il tire. ALI est touché. Aucun des 4 ne peut approcher.
Vendredi - 00h00-  Depuis la colonie de Tal Qatif au S.O. de Deir Al Balah, 
        l’occupant tire des bombes incendiaires sur le sud de la ville. Une des bombes
        explose dans la cuisine  de la maison de ALI KURAISHAN. Gros dégâts.
Samedi - 19h10-  Depuis les abords de la colonie de Netzer Hazani au N.O. de 
        Khan Younis l’occupant tire sur la localité de Al Qarara. FAWZIA ABU MOSSA’ED,
        20 ans,  prend une balle dans la jambe alors qu’elle est dans sa maison. 
        S’en suit une hémorragie aigüe
Dimanche -14h35-  Depuis les abords de la colonie de Neve Dekalim à l’ouest de 
        Khan Younis, l’occupant ouvre le feu sur la localité de Al Nimsawi. 
        RIHAB ABU SITTA, 32 ans, prend une balle dans la jambe alors qu’elle est dans 
        sa maison.
Lundi - 10h00- Comme jeudi, l’occupant s’en prend à nouveau au poste de
	 la force de la sécurité palestinienne au poste frontière de Sofa. Il n’est
	fait état d’aucune victime.
	11h00- Sur la « route des colons » qui passe au nord de la colonie de Morag, 
	un bulldozer démolit 2 habitations qui avaient été évacuées le 18/02/02 après que 
	l’occupant ait tiré des obus-fléchettes  tuant 3 civils. Le bulldozer a également
	 saccagé un élevage de poulet  et la tente qui abritait SALMA AL BAHBSA qui s’
	en occupait.
Mardi -01h15-  Depuis la colonie de Neve Dekalim l’occupant tire sur Al Mawasi. 
	AHMED AL SINWAR , 17 ans, est blessé par balle.
	14h50-  Au barrage de Al Matahen au nord de Khan Younis, l’occupant ouvre le
	 feu sur les voitures et les piétons circulant sur la route Salah Al Din, dans le 
	but d’arrêter la circulation afin de laisser le passage à la voiture d’
	un colon qui se dirigeait sur Gush Qatif.
Mercredi - 21h10-  Depuis les abords de la colonie de Neve Dekalim l’occupant
	 ouvre le feu sur le camp de réfugiés de Khan Younis. ZAKRIA AL FAQA’AWI, 42 ans,
	 est blessée d’une balle au bras alors qu’elle était chez elle
	23h00-  En patrouille le long de la frontière égyptienne, depuis la tourelle de son 
	tank l’occupant ouvre le feu sur la localité de Al Jonaina. FIRIAL QESHTA,
	 53 ans, est blessée d’une balle dans la cuisse.
Vendredi 18 - 15h00-  Un blindé pénètre dans la localité de Al Brazil au sud de rafah.
	 Il s’arrête devant la maison de AHMED AL SHA’ER pour lui signifier qu’
	il doit informer l’administration de la « société des services publics palestiniens
 	» qu’ elle doit arrêter la construction des locaux, mitoyens de sa maison. 
	Les travaux sur près de 800m2 avaient débuté le 12/07/03  et devaient se terminer en 
	octobre. Ces locaux devaient abriter une bibliothèque, un centre de recherche et des 
	équipements sportifs.
Samedi - 10h00-  SA’DI SALAH, de Beit Hanoun, conduit un bulldozer en direction 
	de ses terres défoncées par l’occupant, à proximité de la frontière avec l’
	Israël. Il voulait les niveler afin de replanter. Parvenu à 600m des lieux il est
	 accueilli par les tirs de l’occupant sur le bulldozer. SALAH est forcé de 
	rebrousser chemin.



Une nouvelle colonie au nord de Rafah
Dans le cadre de l’annexion du maximum de terres palestiniennes au bénéfice des
	 colons, le dimanche 20 juillet l’occupant a achevé l’opération consistant 
	à entourer de fil de fer barbelé 28 hectares au nord et à l’ouest de la colonie 
	de Morag.
	Les choses se sont déroulées ainsi :  L’occupant commence la construction de la
 	nouvelle « route des colons » le 29 juin 2003 . Cette route part de Gisan Al Najja 
	(au sud de Khan Yunis) qui avait été rasé auparavant. Cette nouvelle route contourne
 	la colonie de Morag par le nord laissant un espace variant entre 5 et 200mètres sur
	 1.800m.  De plus cette route fait 10m de largeur. Elle rejoint l’autre
	 « route des colons » déjà en service, construite en Janvier 2003 sur 7 hectares 
	½ de terres agricoles appartenant aux familles AL MASRI et AL SAQQA.
	 Ce nouveau tronçon de route est construit sur les terres des familles
	 AL NAJJAR et AL SHA’ER
Restrictions dans les déplacements.
L’occupant poursuit le siège et l’intensifie. Il s’est redéployé sur
	 les artères principales de la bande de Gaza. Les sorties à Erez et à Rafah sont 
	rendues plus difficiles. Le siège est maintenu sur Al Mawasi et sur Seafeh 
	( localité en bordure de mer à l’extrême nord ouest de la bande de gaza 
	coincé entre les colonies de Al Sinai et Nevets Sala.)
	Par ailleurs la route ouest Rafah - Khan Younis et une partie de la route 
	Salah Al Din à hauteur de la colonie de Kfar Darom restent interdites à la 
	circulation.
La bande côtière de Al Mawasi
Un siège des plus stricts est maintenu sur Al Mawasi et ce en dépit des accords de 
	sécurité signés entre Israéliens et Palestiniens selon lesquels l’occupant
	 s’engageait à se « redéployer » et à « soulager » la population dans ses 
	déplacements.
	Al Mawasi a 12 km de côtes et ce siège a des effets désastreux sur les 8.000 habitants
	 de cette localité. A l’intérieur même de cette bande côtière de 300m de large
	 en moyenne, les habitants sont interdits de déplacement du nord au sud, 
	ils sont souvent harcelés par les colons et l’occupant qui stationnent
	 en permanence sur la localité.
	Tout récemment  un colon  s’est approprié l’eau extraite d’
	un puits palestinien situé dans la partie nord ; il a encerclé 2 hectares ½ de 
	terres, propriété de la famille FARES et il a fait en sorte que les fermiers ne
	 puissent plus approcher ce terrain.
	La même façon d’agir a été utilisée pour déposséder la famille ‘
	AL’ABADIA d’un peu plus d’1/2 hectare de terres.
	Par ailleurs l’occupant renforce le couvre feu qui s’étend parfois sur
	 plusieurs jours.. Par exemple le lundi 21 juillet le couvre feu est déclaré à 22h30 
	pour n’être levé que le mercredi à 09h00. Durant cette période des bombes
	 incendiaires sont lancées sur les propriétés privées y mettant le feu, des maisons 
	sont fouillées et des recherches sont menées contre  des présumés résistants.
	Les deux barrages de Al Tuffah - à l’ouest de Khan Younis- et celui de
	 Tal Al Sultan - à l’ouest de Rafah- ont été le théâtre de mesures 
	tout à fait arbitraires : ouverture - fermeture selon le bon vouloir des soldats en
	poste ; changements intempestifs  dans le déroulement des « passages » : le 22, le
	 barrage de Al Tuffah est resté fermé tout le journée. Seuls « les plus de 30 ans » 
	annonçait un haut parleur avaient le droit de se présenter.
La souffrance des ouvriers palestiniens à Erez
Du 16 avril au 30 juin, 12.000 ouvriers -sur 30.000 qui se sont présentés- 
	ont pu aller travailler en Israël  (ils étaient 130.000 avant la 1ère intifada) .
	 Ce « passage » est l’occasion de sévices et d’humiliations  dus à des
	 mesures arbitraires, des restrictions et des fermetures inopinées. Le 30 juin,
	 Erez a été réouvert à la main d’œuvre palestinienne. 3.982 ouvriers ont
	 été autorisés à franchir le poste frontière. Depuis le 30 juin, à ce jour,
	 13.004 ouvriers sont allés travailler en Israël.
	Chacun d’entre eux doit répondre aux critères suivants : avoir plus de 28 ans, 
	être marié et avoir des enfants, avoir une carte magnétique délivrée par les forces 
	israéliennes d’occupation  et être inscrit sur le registre des emplois avec un 
	employeur israélien dûment identifié .
	Ce passage d’Erez continue d’être l’occasion pour l’occupant
	 de mesures et de procédures entraînant mauvais traitements, délais d’attente
	 prolongés, interrogatoires, humiliations corporelles, confiscation arbitraire du 
	permis de travail : 300 permis ont été confisqués pour la seule semaine dernière et 
	cela sans aucun motif.
Crise humanitaire au terminal de Rafah
C’est par centaines que les voyageurs palestiniens sont forcés d’attendre
	 plusieurs jours du côté égyptien de la frontière pour rentrer dans la bande de Gaza. 
	Aucune installation n’est prévue à cet effet. Les gens attendent au soleil dans la
	 journée et se couchent à même le sol la nuit. Le manque de sanitaires se fait 
	cruellement sentir défiant toutes les normes d’hygiène et commençant à poser 
	un problème de santé.
	Le terminal de Rafah est le seul poste frontière permettant aux Palestiniens de se
	 rendre à l’étranger. Certes les forces d’occupation ont-elles quelque
	 peu augmenté les heures d’ouverture, passant à 12 heures par jour mais la durée 
	des formalités est tellement longue que les files d’attente sont interminables.
	 Interpellations, interrogatoires, fouilles sont abondamment utilisées par les services 
	de la sécurité israélienne. 2 voyageurs ont récemment été arrêtés.
Restriction de déplacements aux postes de contrôle dans la bande de Gaza
	Jeudi 10 - 16h00-  Fermeture de la route Salah Al Din entre les barrages de Abu 
	Houli et Al Matahen. Toutes les voitures prises entre les deux barrages sont fouillées.
	 L’opération dure 3 heures.
	Le 14 juillet - réouverture de la route frontalière assurant la liaison entre
	 Al Qarara et la localité de Wadi Al Salqa au nord. Auparavant ces 2 localités ne
	 faisaient d’une même entité géographique. En 1990 l’occupant construit
	 la route des colons allant de Gush Qatif à Kissoufim - poste frontière avec l’
	Israël au nord est de Al Qarara, coupant ainsi ces 2 localités.
	 La réouverture de cette route nécessitait la traversée de la route des colons.
	 Blocs de béton et grilles sont déplacés et ouvertes. Mais aussitôt les colons
	 envahissent la place. Ils y montent des tentes, jettent des pierres sur les voitures
	 palestiniennes et les maisons à proximité. Ils crient des slogans racistes sans 
	que les militaires n’interviennent.
	A 16h00 le lendemain l’occupant s’interpose pour faire passer quelques
	 voitures palestiniennes.
	Le 16 juillet l’occupant referme les grilles malgré l’accord signé 
	de la libre circulation sur cette route. De toutes façons les Palestiniens 
	 l’utilisent peu, craignant les attaques des colons.
	Lundi 21 - 18h00-  Des colons voyagent en bus sur cette « route des colons »
	 Gush Qatif - Kissoufim. Parvenus au croisement de Abu Al Ajin ils ouvrent le feu 
	sur les voitures palestiniennes qui attendent le feu vert
	Mercredi 23- 20h45-  Fermeture pendant 2 heures des barrages de Abu Houli et de 
	Al Matahen au prétexte que la circulation est interdite.
Arrestations
	Jeudi 10 - 21h00-  MIDHAT ZHADER, 18 ans, TARIQ AL DA’OUR, 17 ans et 
	MOHAMMED ‘OBEID, 18 ans, tous 3 du camp de Jabalya, essayent de passer 
	la frontière pour se faire embaucher en Israël. L’occupant les débusque. 
	Il tire. MIDHAT prend une balle dans l’abdomen. Il est hospitalisé. 
	TARIQ est relâché le lendemain. MOHAMMED est incarcéré
	Samedi - même scénario : ESHTAIWI AL OUDAT, 15 ans, KHALED ABU HUJAIR, 16 ans 
	et MOHAMMED SALAM, 16 ans, sont repérés arrêtés et incarcérés.
	Dimanche - idem : ‘EID HASHISH, 16 ans  et son frère IBRAHIM, 17 ans,  
	ainsi que EYAD SILA’A, 15 ans, sont arrêtés et incarcérés. 
	EYAD est relâché le lendemain. 
                 A nouveau le P.C.H.R  en appelle
	A la communauté internationale pour qu’Elle assure dans l’immédiat une 
	protection indépendante et internationale de la population civile dans les territoires 
	palestiniens occupés.
	Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures
	 efficaces soient prises pour la protection des civils selon l’obligation qui
	 leur est faite dans l’article 1 d’assurer le respect de la convention
	A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions 
	internationales ceux suspectés d’avoir commis des crimes de guerre dans les
	 territoires occupés palestiniens.
	Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour qu’il intensifie
	 ses activités et élargisse son champ d’observation sur les territoires occupés.
	A l’Union Européenne pour qu’Elle procède à l’application de l’
	article 2 de l’accord d’association avec Israël conditionnant les avantages
	 consentis à ce dernier, au fait qu’Il respecte les droits de l’homme.
	A la communauté internationale pour qu’Elle envoie une assistance médicale 
	et humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent
	 de se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël