Infos Gaza -145 146-
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Condensé du rapport du 24 juillet au 6 août 2003
Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza
Usage exclusif de la force contre les civils et attaques de leurs propriétés.
Pour la période couverte par ce rapport les forces doccupation ont ouvert
le feu sur des civils, ont bombardé des quartiers très peuplés ; 3 civils ont été
tués dont MAHMOUD QABAHA, 3 ans, à proximité de Jenin
Dimanche 27 juillet - 10h00- Appuyé par des blindés et un bulldozer, loccupant
pénètre à 100m dans la localité de Zo Rob à la frontière égyptienne.
Pendant 1h1/2 il rase tout ce qui dépasse du sol : clôtures, serres, abris,
plantations
Mardi 29 - 11h30- Tal Al Zo »Rob est à nouveau la cible de loccupant qui tire
sur plusieurs maisons. Gros dégâts mais pas de victimes.
Vers 15h00 loccupant tire sur des jeunes qui jouent devant leurs habitations
au bloc « J » du camp de réfugiés de Rafah, sur la frontière égyptienne.
Mercredi - 06h45- Un tank patrouille à la frontière avec lIsraël à la hauteur de
Khan Younis. Il ouvre le feu sur des paysans qui se rendaient à leurs champs sur le
secteur de Al Fukhari. Ils ont été contraints de s en retourner.
Jeudi -23h30- Lhôpital de Deir Al Balah annonce le décès de RAWHI AL HOUR, 47 ans,
blessé il y a 2 ans lorsquil sapprêtait à lancer une grenade sur le poste
militaire du barrage de Al Matahen au nord de Khan Younis. 8 autres personnes avaient
été blessées avec lui. Ce jeudi on lavait accompagné pour rendre visite à sa mère
au camp de Nusseirat. Son état sest subitement dégradé. Evacué à lhôpital
il y décède quelques heures plus tard.
Vendredi 1er août - 22h00- Depuis la colonie de Gadid au S.O. de Khan Younis, l
occupant ouvre le feu sur le secteur de Baten Al Samin et ses cimetières situés à l
est. Pas de blessés mais début de panique dans la population.
Samedi 2 août - 21h00- Depuis les abords de la colonie de Neve Dekalim loccupant
ouvre le feu sur le camp de réfugiés de Khan Younis. Pas de blessés mais une grande
confusion chez les gens.
Lundi 4 août -17h00- Loccupant pénètre à 30m dans le bloc « J » du camp de
réfugiés de Rafah à la frontière égyptienne. Il démolit les maisons suspectées
dabriter des sorties de tunnels. La même opération est renouvelée à 20h00 sur
plusieurs autres maisons.
Harassement des civils qui habitent à proximité des colonies et des bases militaires
De nouvelles mesures de rétorsion et dagression sont prises à lencontre de
ces populations. Bombardements, raids dans les maisons sans prévenir, fouilles,
couvre-feu. Beaucoup de gens ont évacué leur logement à cause des bombardements
fréquents et il ne peuvent pas y revenir car il est pratiquement impossible pour
eux de reconstruire : loccupant leur tire dessus. Le couvre-feu commence tous
les jours à 21h00. Aussi, même à lintérieur de leurs maisons pour ceux qui les
habitent encore, doivent-ils se déplacer avec précaution, baissant la tête en passant
devant une fenêtre. Plus personne ne saventure sur la terrasse de sa maison,
quasiment sur dêtre touché par des balles. Quant au travail des champs il
nen est plus question : tous ceux qui sy aventurent sont systématiquement
visés.
Le vendredi 1er août à 11H00 - Depuis les abords de la colonie de Ganeï Tal au N.O.
de Khan Younis, loccupant utilise de puissants mégaphones pour signifier aux
résidents dont les maisons sont jugées trop proches de la colonie ( !
) de ne pas
sortir de leurs maisons et de ne pas sapprocher de la clôture électronique qui
protège la colonie : ils seraient abattus sur le champ
Même mesure de rétorsion à 21h00 le dimanche 3 août à Al Qarara où les gens ont leur
maison construite trop près de la colonie de Kfar Darom. Ils sont soumis à la même
injonction.
Le samedi 2 à 10h00, 14 soldats des forces doccupation cernent 4 maisons
appartenant à la famille SAID à quelques mètres de la colonie de Kfar Darom.
Tous les résidents -plus dune vingtaine- est sommée de sortir. Les hommes
subissent un contrôle didentité et un interrogatoire sans concessions. Les
4 maisons sont fouillées. Au moment de quitter les lieux loccupant assure
la destruction de ces 4 maisons si la colonie devait connaître la moindre attaque
de la part de la résistance palestinienne
Dimanche 3 -18h00- Le couvre-feu est décrété sur la localité de Wadi Al Salqa,
au S.E. de Deir Al Balah, proche de la route « Kissoufim » (le route des colons
qui passe au nord de Al Qarara et qui joint les colonies de Gush Qatif à la frontière
israélienne) Le couvre-feu ne sera levé que 12 heures plus tard sans aucun motif.
La restriction des déplacements dintensifie.
La plupart des sièges établis sur lensemble des territoires palestiniens est
maintenue. Loccupant sest « redéployé » sur les artères principales de la
bande de Gaza et le passage à Erez est rendu plus difficile.
Le siège total de la localité de Al Mawasi, village côtier à louest de
Khan Younis, est maintenu. La route Rafah - Khan younis à louest de l
artère principale Salah El Din, est coupée. Lartère principale elle-même est
coupée à la hauteur de la colonie de Kfar Darom et la route qui joint Deir Al Balah
à Al Qarara le long de la frontière israélienne est à nouveau fermée.
Quant à la localité de Al Sayafa (ou Seefeh ) à lextrême N.O. de la bande
de Gaza, elle est pratiquement isolée rendant impossible tout déplacement pour
les hommes qui allaient travailler en Israël.
Al Mawasi
Cette localité (qui sétire sur 14 kms le long de la cote, sur une largeur moyenne
de 300m avec pour seules issues les postes de Al Tuffah à louest de Khan Younis
et de Tal Al Sultan à louest de Rafah) vit une situation dramatique.
8.000 résidents qui connaissent les pires difficultés pour aller faire leurs achats à
Khan Younis ou à Rafah mais qui sont interdits de circuler à lintérieur même
de leur bande de terre sous la menace des colons.
Depuis le 25 juillet loccupant a imposé de nouvelles restrictions à ces gens
qui sont pourtant déjà tous munis dune carte magnétique et dun chiffre s
ecret individualisé : les hommes de moins de 16 ans et de plus de 25 ans peuvent
se présenter aux 2 barrages avec ces pièces. Mais ceux entre 16 et 25 ans doivent
en plus, obtenir lautorisation des autorités doccupation.
Pour passer le barrage il faut ne rien avoir avec soi.
Seules les denrées alimentaires sont autorisées à rentrer les vendredis et samedis.
Elles sont acheminées par camions jusquau barrage, déchargées et portées à
dos dhomme de lautre côté puis rechargées dans un autre camion .
Cette manutention supplémentaire augmente le coût des produits déjà très chers
pour une population très pauvre.
Les autres produits à base de métaux ne sont autorisés dentrée que les mardis
Quant aux heures douverture elles sont en principe de 09h00 à 13h00 et de
15 à 17 mais jeudi, par exemple, les gens ont été bloqués jusquà 16h00, l
ordinateur qui contrôle les cartes magnétiques étant tombé en panne.
Durcissement des contraintes aux postes de contrôle
En contradiction avec les accords sur la sécurité signés le 30 juin
loccupant sest redéployé tout le long de lartère principale et
il rend plus long lattente aux passages de Al Matahen et Abu Huli.
Ces 2 barrages sont restés fermés de 16h30 à 18h30 vendredi dernier ;
et le 5 août ils ont été fermés ensemble immobilisant tout le file de voiture
qui se trouvait entre les . Contrôle didentité de tous les passagers et
fouille des voitures. Lopération a duré 2 heures.
A lintersection de lartère principale et de la route des colons
qui joint la colonie de Netzarim à la frontière israélienne au poste de Al Mentar,
le feu reste au rouge sur lartère principale alors quaucune voiture de
colon nest en vue. Il en va du bon vouloir de loccupant de
faire circuler.
Sur la route qui joint Wadi Al Salqa et Al Qarara le long de la frontière avec l
Israël, une grille en fer a été érigée. Elle ne souvre à la circulation que
lorsque loccupant le décide.
Crise humanitaire au terminal de Rafah
Des centaines de voyageurs sont obligés dattendre plusieurs jours, côté égyptien,
leur rentrée dans la bande de Gaza, lautorité israélienne étant la seule à en
décider.
Aucun aménagement na encore été effectué pour soulager la dureté du séjour :
pas dabris, pas darbres pour avoir un peu dombre, les gens s
allongent à même le sol pour y passer la nuit, labsence totale de sanitaires
commence à poser de sérieux problèmes dhygiène.
En application des accords de sécurité les heures douverture du poste frontière
ont été allongées -14 heures pas jour- mais les procédures tatillonnes et les
contrôles pour certains sans aucun rapport avec la sécurité ont été eux aussi allongés,
ce qui fait quon ne passe pas plus vite.
Le témoignage dun ambulancier en atteste : « Il nest tenu aucun compte
de létat de santé du patient quon transporte. Se présenter au poste
frontière suppose des démarches préalables dont une autorisation des autorités
israéliennes. La moyenne dattente au poste frontière est de 6 heures. On passe
alors à un 2ème poste, israélo-palestinien celui-là ; nouveaux contrôles. On vous
laisse alors rejoindre une ambulance égyptienne qui attend de lautre côté.
Transfert du patient après que le contrôle de ses papiers ait été effectué. Il faut
alors refaire le trajet en sens inverse
»
Le vendredi 1er août, JAMAL AL QUMSAN, 34 ans, originaire du camp de Jabalyia se
présente à la frontière pour rentre chez lui avec son fils qui venait de recevoir
des soins dans un hôpital égyptien. Lenfant a été transporté en ambulance et
JAMAL a été emprisonné.
Le lundi 4 août IBRAHIM AL MAJAIDA, 30 ans, se présente à la frontière avec tous
ses papiers en règle ainsi quune promesse dembauche, écrite, dans un
pays étranger. Il est arrêté et emprisonné sans aucun motif.
Le poste frontière de Sofa à lextrême S.E. de la bande de Gaza reste fermé
pendant 24 heures le 30 juillet sans quaucune explication ne soit donnée.
A nouveau le P.C.H.R en appelle
A la communauté internationale pour quElle assure dans limmédiat une
protection indépendante et internationale de la population civile dans les
territoires palestiniens occupés.
Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures
efficaces soient prises pour la protection des civils selon lobligation
qui leur est faite dans larticle 1 dassurer le respect de la convention
A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions
internationales ceux suspectés davoir commis des crimes de guerre dans les
territoires occupés palestiniens.
Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour quil
intensifie ses activités et élargisse son champ dobservation sur les territoires
occupés.
A lUnion Européenne pour quElle procède à lapplication de l
article 2 de laccord dassociation avec Israël conditionnant les avantages
consentis à ce dernier, au fait quIl respecte les droits de lhomme.
A la communauté internationale pour quElle envoie une assistance médicale et
humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent de
se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël