Infos Gaza -145 146-


Palestine 33 tel & fax 05 56 62 05 78 jacques.salles@wanadoo.fr http://palestine33.chez.tiscali.fr
Condensé du rapport du 24 juillet au 6 août 2003 Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza
Usage exclusif de la force contre les civils et attaques de leurs propriétés.
	Pour la période couverte par ce rapport les forces d’occupation ont ouvert
	 le feu sur des civils, ont bombardé des quartiers très peuplés ; 3 civils ont été 
	tués dont MAHMOUD QABAHA, 3 ans, à proximité de Jenin
Dimanche 27 juillet - 10h00-  Appuyé par des blindés et un bulldozer, l’occupant
	 pénètre à 100m dans la localité de Zo ‘Rob à la frontière égyptienne. 
	Pendant 1h1/2 il rase tout ce qui dépasse du sol : clôtures, serres, abris, 
	plantations …
Mardi 29 - 11h30-  Tal Al Zo »Rob est à nouveau la cible de l’occupant qui tire
	 sur plusieurs maisons. Gros dégâts mais pas de victimes.
	Vers 15h00 l’occupant tire sur des jeunes qui jouent devant leurs habitations
	 au bloc « J »  du camp de réfugiés de Rafah, sur la frontière égyptienne.
Mercredi - 06h45- Un tank patrouille à la frontière avec l’Israël à la hauteur de
	 Khan Younis. Il ouvre le feu sur des paysans qui se rendaient à leurs champs sur le 
	secteur de Al Fukhari. Ils ont été contraints de s’ en retourner.
Jeudi -23h30- L’hôpital de Deir Al Balah annonce le décès de RAWHI AL HOUR, 47 ans,
	 blessé il y a 2 ans lorsqu’il s’apprêtait à lancer une grenade sur le poste
	 militaire du barrage de Al Matahen au nord de Khan Younis. 8 autres personnes avaient
	été blessées avec lui. Ce jeudi on l’avait accompagné pour rendre visite à sa mère
	 au camp de Nusseirat. Son état s’est subitement dégradé. Evacué à l’hôpital
	 il y décède quelques heures plus tard.
Vendredi 1er août - 22h00-  Depuis la colonie de Gadid au S.O. de Khan Younis, l’
	occupant ouvre le feu sur le secteur de Baten Al Samin et ses cimetières situés à l’
	est. Pas de blessés mais début de panique dans la population.
Samedi 2 août - 21h00- Depuis les abords de la colonie de Neve Dekalim l’occupant
	 ouvre le feu sur le camp de réfugiés de Khan Younis. Pas de blessés mais une grande
	 confusion chez les gens.
Lundi 4 août -17h00-  L’occupant pénètre à 30m dans le bloc « J » du camp de
	 réfugiés de Rafah à la frontière égyptienne. Il démolit les maisons suspectées
	 d’abriter des sorties de tunnels. La même opération est renouvelée à 20h00 sur 
	plusieurs autres maisons.
Harassement des civils qui habitent à proximité des colonies et des bases militaires
	De nouvelles mesures de rétorsion et d’agression sont prises à l’encontre de
	 ces populations. Bombardements, raids dans les maisons sans prévenir, fouilles, 
	couvre-feu. Beaucoup de gens ont évacué leur logement à cause des bombardements
	 fréquents et il ne peuvent pas y revenir car il est pratiquement impossible pour 
	eux de reconstruire : l’occupant leur tire dessus. Le couvre-feu commence tous
	 les jours à 21h00. Aussi, même à l’intérieur de leurs maisons pour ceux qui les 
	habitent encore, doivent-ils se déplacer avec précaution, baissant la tête en passant
	 devant une fenêtre. Plus personne ne s’aventure sur la terrasse de sa maison,
	 quasiment sur d’être touché par des balles. Quant au travail des champs il 
	n’en est plus question : tous ceux qui s’y aventurent sont systématiquement 
	visés.
	Le vendredi 1er août à 11H00 - Depuis les abords de la colonie de Ganeï Tal au N.O.
	 de Khan Younis, l’occupant utilise de puissants mégaphones pour signifier aux 
	résidents dont les maisons sont jugées trop proches de la colonie ( !… ) de ne pas
	 sortir de leurs maisons et de ne pas s’approcher de la clôture électronique qui
	 protège la colonie : ils seraient abattus sur le champ
	Même mesure de rétorsion à 21h00 le dimanche 3 août à Al Qarara où les gens ont leur 
	maison construite trop près de la colonie de Kfar Darom. Ils sont soumis à la même
	 injonction.
	Le samedi 2 à 10h00, 14 soldats des forces d’occupation cernent 4 maisons 
	appartenant à la famille SA’ID à quelques mètres de la colonie de Kfar Darom. 
	Tous les résidents -plus d’une vingtaine- est sommée de sortir. Les hommes 
	subissent un contrôle d’identité  et un interrogatoire sans concessions. Les 
	4 maisons sont fouillées. Au moment de quitter les lieux l’occupant assure 
	la destruction de ces 4 maisons si la colonie devait connaître la moindre attaque
	 de la part de la résistance palestinienne
	Dimanche 3 -18h00- Le couvre-feu est décrété  sur la localité de Wadi Al Salqa, 
	au S.E. de Deir Al Balah, proche de la route « Kissoufim » (le route des colons
	 qui passe au nord de Al Qarara et qui joint les colonies de Gush Qatif à la frontière 
	israélienne) Le couvre-feu ne sera levé que 12 heures plus tard sans aucun motif.
La restriction des déplacements d’intensifie.
	La plupart des sièges  établis sur l’ensemble des territoires palestiniens est
	 maintenue. L’occupant s’est « redéployé » sur les artères principales de la 
	bande de Gaza et le passage à Erez est rendu plus difficile.
	Le siège total de la localité de Al Mawasi, village côtier à l’ouest de 
	Khan Younis, est maintenu. La route Rafah - Khan younis à l’ouest de l’
	artère principale Salah El Din, est coupée. L’artère principale elle-même est
	 coupée à la hauteur de la colonie de Kfar Darom et la route qui joint Deir Al Balah
	 à Al Qarara le long de la frontière israélienne est à nouveau fermée.
	 Quant à la localité de Al Sayafa  (ou Seefeh ) à l’extrême N.O. de la bande
	 de Gaza, elle est pratiquement isolée rendant impossible tout déplacement pour 
	les hommes qui allaient travailler en Israël.
Al Mawasi
	Cette localité (qui s’étire sur 14 kms le long de la cote, sur une largeur moyenne 
	de 300m avec pour seules issues les postes de Al Tuffah à l’ouest de Khan Younis 
	et de Tal Al Sultan à l’ouest de Rafah) vit une situation dramatique.
	 8.000 résidents qui connaissent les pires difficultés pour aller faire leurs achats à 
	Khan Younis ou à Rafah mais qui sont interdits de circuler à l’intérieur même 
	de leur bande de terre sous la menace des colons.
	Depuis le 25 juillet l’occupant a imposé de nouvelles restrictions à ces gens
	 qui sont pourtant déjà tous munis d’une carte magnétique et d’un chiffre s
	ecret individualisé : les hommes de moins de 16 ans et de plus de 25 ans peuvent 
	se présenter aux 2 barrages avec ces pièces. Mais ceux entre 16 et 25 ans doivent 
	en plus, obtenir l’autorisation des autorités d’occupation.
	Pour passer le barrage il  faut ne rien avoir avec soi.
	Seules les denrées alimentaires sont autorisées à rentrer les vendredis et samedis.
	 Elles sont acheminées par camions jusqu’au barrage, déchargées et portées à 
	dos d’homme de l’autre côté puis rechargées dans un autre camion . 
	Cette manutention supplémentaire  augmente le coût des produits déjà très chers 
	pour une population très pauvre.
	Les autres produits à base de métaux ne sont autorisés d’entrée que les mardis
	Quant aux heures d’ouverture elles sont en principe de 09h00 à 13h00 et de 
	15 à 17 mais jeudi, par exemple, les gens ont été bloqués jusqu’à 16h00, l’
	ordinateur qui contrôle les cartes magnétiques étant tombé en panne.
Durcissement des contraintes aux postes de contrôle
	En contradiction avec les accords sur la sécurité signés le 30 juin
	l’occupant s’est redéployé tout le long de l’artère principale et
	 il rend plus long l’attente aux passages de Al Matahen et Abu Huli.
	 Ces 2 barrages sont restés fermés de 16h30 à 18h30 vendredi dernier ; 
	et le 5 août ils ont été fermés ensemble immobilisant tout le file de voiture
	 qui se trouvait entre les . Contrôle d’identité de tous les passagers et
	 fouille des voitures. L’opération a duré 2 heures.
	A l’intersection de l’artère principale et de la route des colons
	 qui joint la colonie de Netzarim à la frontière israélienne au poste de Al Mentar,
	 le feu reste au rouge sur l’artère principale alors qu’aucune voiture de 
	colon n’est en vue. Il en va du bon vouloir de l’occupant de 
	faire circuler.
	Sur la route qui joint Wadi Al Salqa et Al Qarara le long de la frontière avec l’
	Israël, une grille en fer a été érigée. Elle ne s’ouvre à la circulation que
	 lorsque l’occupant le décide.
Crise humanitaire au terminal de Rafah
	Des centaines de voyageurs sont obligés d’attendre plusieurs jours, côté égyptien, 
	leur rentrée dans la bande de Gaza, l’autorité israélienne étant la seule à en
	 décider.
	Aucun aménagement n’a encore été effectué pour soulager la dureté du séjour : 
	pas d’abris, pas d’arbres pour avoir un peu d’ombre, les gens s’
	allongent à même le sol pour y passer la nuit, l‘absence totale de sanitaires
	 commence à poser de sérieux problèmes d’hygiène.
	En application des accords de sécurité les heures d’ouverture du poste frontière 
	ont été allongées  -14 heures pas jour-  mais les procédures tatillonnes et les
	 contrôles pour certains sans aucun rapport avec la sécurité ont été eux aussi allongés,
	 ce qui fait qu’on ne passe pas plus vite.
	Le témoignage d’un ambulancier en atteste :  «  Il n’est tenu aucun compte
	 de l’état de santé du patient qu’on transporte. Se présenter au poste 
	frontière suppose des démarches préalables dont une autorisation des autorités 
	israéliennes. La moyenne d’attente au poste frontière est de 6 heures. On passe
	 alors à un 2ème poste, israélo-palestinien celui-là ; nouveaux contrôles. On vous
	 laisse alors rejoindre une ambulance égyptienne qui attend de l’autre côté. 
	Transfert du patient après que le contrôle de ses papiers ait été effectué. Il faut 
	alors refaire le trajet en sens inverse … »
	Le vendredi 1er août, JAMAL AL QUMSAN, 34 ans, originaire du camp de Jabalyia se 
	présente à la frontière pour rentre chez lui avec son fils qui venait de recevoir
	 des soins dans un hôpital égyptien. L’enfant a été transporté en ambulance et 
	JAMAL a été emprisonné.
	Le lundi 4 août IBRAHIM AL MAJAIDA, 30 ans, se présente à la frontière avec tous
	 ses papiers en règle ainsi qu’une promesse d’embauche, écrite, dans un
	 pays étranger. Il est arrêté et emprisonné sans aucun motif.
	Le poste frontière de Sofa à l’extrême S.E. de la bande de Gaza reste fermé 
	pendant 24 heures le 30 juillet sans qu’aucune explication ne soit donnée.
                       A nouveau le P.C.H.R  en appelle
	A la communauté internationale pour qu’Elle assure dans l’immédiat une
	 protection indépendante et internationale de la population civile dans les 
	territoires palestiniens occupés.
	Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures
	 efficaces soient prises pour la protection des civils selon l’obligation
	 qui leur est faite dans l’article 1 d’assurer le respect de la convention
	A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions 
	internationales ceux suspectés d’avoir commis des crimes de guerre dans les 
	territoires occupés palestiniens.
	Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour qu’il
	 intensifie ses activités et élargisse son champ d’observation sur les territoires
	 occupés.
	A l’Union Européenne pour qu’Elle procède à l’application de l’
	article 2 de l’accord d’association avec Israël conditionnant les avantages 
	consentis à ce dernier, au fait qu’Il respecte les droits de l’homme.
	A la communauté internationale pour qu’Elle envoie une assistance médicale et
	 humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent de 
	se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël