Infos Gaza -147-

Palestine 33 Tel & Fax 05 56 62 05 78 jacques.salles@wanadoo.fr http://palestine33.chez.tiscali.fr
Condensé du rapport hebdomadaire du 07 au 13 août 2003 Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza
Emploi excessif de la force contre les civils et attaques de leurs propriétés
Jeudi 7 -17h00- L’occupant est positionné à la frontière israélienne à la hauteur 
	de Khan Younis. Il tire sur AHMED AL DAGHMA, 20 ans alors qu’il se promène non	
	 loin de la frontière dans son village de Abasan. Il n’est pas blessé mais l’
	occupant se précipite sur lui pour l’arrêter. AHMED, qui souffre de désordres
	 psychologiques, avait déjà été blessé par balle le 29 février 2003.
	23h00- Depuis les abords de la colonie de Netzer Hasani au N.O. de Khan Younis,
	 l’ »occupant ouvre le feu sur des maisons et sur des fermes de Al Qarara. 
	Pas de blessés mais la population s’attend à tout instant à des attaques aveugles 
	mettant toute la population sous pression.
Vendredi -18h30- accompagné d’un bulldozer l’occupant pénètre à 120m dans 
	Boba, au S.E. de Deir Al Balah. Il procède au nivelage des terres agricoles qu’
	il avait défoncées quelques jours auparavant. Il quitte les lieux 6 heures plus tard.
	 Il revient le dimanche matin. Pas de victimes. Toutefois en raison des menaces
	 proférées à l’encontre des habitants les gens n’ont pas osé quitter leurs 
	maisons pendant 3 jours.
	22h00- Depuis la colonie de Neve Dekalim l’occupant tire sur la localité de
	 Al Nimsawi et sur ses cimetières. Gros dégâts.
	22h30- Depuis les abords de la colonie de Morag au sud de Khan Younis, l’occupant
	 tire sur les fermes environnantes. On avait pu remarquer des mouvements importants de
	 tanks sur le secteur. Beaucoup d’habitants avaient quitté leurs maisons étant
	 quasiment sûrs d’un bombardement massif.
Dimanche -02h20- Depuis la colonie de Neve Dekalim l’occupant tire en direction
	 de la localité de Al Amal. Plusieurs maisons sont endommagées. Les civils sont pour
	 certains pris de panique.
	08h00- Des blindés et 2 bulldozers pénètrent à 300m dans Beit Hanoun. Un ½ hecatre 
	d’oliviers est défoncé. Les terres défoncées les jours précédents sont nivelées.
	 L’occupant quitte les lieux à 19h00. Pendant 11 heures il a tiré sporadiquement 
	 pour obliger les agriculteurs à quitter leurs fermes.
	09h00-  Depuis la colonie de Neve Dekalim l’occupant tire sur le camp de réfugiés
	 de Khan Younis. Pas de blessés
lundi -15h30- L’occupant pénètre à 150m dans Al Qarara. La maison de MOHAMMED AL 
	FARRA est cernée. Les 25 résidents sont sommés par haut parleur de quitter les lieux
	 et de rester immobiles au soleil pendant la fouille sous la protection de MOHAMMED 
	réquisitionné comme bouclier humain. Il est contraint de fermer toutes les fenêtres qui
	 donnent sur le poste de contrôle de Al Matahen à l’ouest avec menace de faire
	 sauter la maison s’il n’obtempère pas
	Le même jour une unité d’infanterie pénètre à 700m dans les terres agricoles de
	 Deir Al Balah, à l’ouest de la colonie de Kfar Darom. Tout le secteur est fouillé.
	 L’unité se retire le lendemain, toute la population ayant été interdite de sortie 
	durant l’opération.
Restrictions de déplacements
	Les sièges stricts en vigueur sur les territoires occupés sont maintenus. Après s’
	être « redéployé » sur l’ensemble de la bande de Gaza il durcit  les déplacements :
	 Le passage à Erez est pratiquement impossible ; les rentrées et sorties de la localité 
	côtière de Al Mawasi sont suspendues ; la route ouest Rafah-Khan Younis est toujours
	 fermée ainsi que la route Wadi Al Salqa-Al Qarara ; la localité de Al Sayafa au N.O. 
	de la bande de Gaz est toujours soumise à un contrôle draconien.
Siège de KHAN YOUNIS par la mer
	Les pêcheurs de Khan Younis et ceux qui habitent Al Mawasi et dépendent de Khan Younis 
	sont interdits de sorties en mer - cela dure depuis janvier 2002. Les conséquences sont
	 catastrophiques. En autres ces pêcheurs sont passés de 800 avant septembre 2002 à 470 
	aujourd’hui. Après avoir pris le contrôle du littoral le 6 juin 2003 l’
	occupant poursuit ses arrestations aveugles et ses raids sur les bateaux de pêche de ce
	 secteur. 10 mises à l’eau de nouvelles embarcations sont interdites, 45 bateaux de
	 pêche en exercice sont sommés de rester amarrés. L’occupant a fait savoir à ses
	 propriétaires que s’ils acceptaient de ne plus être inscrits sur Khan Younis mais
	 sur Rafah, autorisation leur serait donnée de reprendre la mer. Refus unanime de tous 
	les pêcheurs concernés.
	Selon les accords de sécurité signés le 30/06/03 l’occupant doit pourtant tolérer 
	la pêche à l’intérieur des 6 miles -10km- de la côte. 
	(la législation internationale fixe à 20 miles - 33 kms- les eaux territoriales)
Poursuite de la saisie d’immeubles
	4 maisons et 2 immeubles ont été saisis et transformés en avant postes militaires :
	L’immeuble de 3 étages de MOHAMMED ABU KHOUSA, situé à 120m  de la colonie de 
	Netzarim, depuis décembre 2002. Au début la famille a été autorisée à rester sur place.
	 Le 12/03/03 toute la famille est expulsée et l’immeuble est transformé en poste
	 militaire. Depuis, personne de la famille n’a pu retourner. Seul MOHAMMED a eu 
	l’autorisation des autorités de se rendre une fois sur les lieux. Il n’a
	 pu que constater les dégâts
	A Deir Al Balah, l’immeuble de 3 étages de NAFEL ABU NAHIA est transformé en poste 
	militaire depuis le 6 mars 2002 au nom des précautions sécuritaires à prendre pour la
	 protection de la colonie de Kfar Darom à 500m de là. Les résidents qui habitent 
	toujours leur immeuble ne peuvent aller et venir qu’avec l’accord de l’
	occupant. Ils n’ont pas le droit de monter sur la terrasse. 2 résidents au moins 
	doivent toujours être présents dans l’immeuble. Aucun n’est autorisé à aller
	 dans les terres agricoles entre la colonie et l’immeuble.
	A Al Qarara les maisons de SA’ID et de FU’AD AL QEDRA, situées à 50m de
	 l’intersection de l’artère Salah El Din et de la route des colons qui passe
	 au dessus, sur un pont, ont été vidées de leurs résidents. Les fenêtres ont été 
	obturées. Des barbelés encerclent les 2 maisons. Les terrasses transformées en poste
	 d’observation et de tir.
	Depuis Septembre 2002, 2 autres immeubles ont été saisis sur Al Qarara, tous 2 situés
	 à proximité du poste de contrôle de Al Matahen. Maintes fois bombardés ils sont 
	maintenant entourés de barbelés.
Restriction de déplacement à l’intérieur de la bande de Gaza
	malgré les accords sur la sécurité signés le 30/06/03 les déplacements des Palestiniens 
	dans la bande de Gaza sont de plus en plus difficiles. Les barrages de Al Matahen et de
	 Abu Huli sur la Salkah El Din, le croisement Al Shuhada entre la route des colons qui 
	joint la colonie de Netzarim au poste frontière de Al Mentar, le passage de Kissoufim 
	qui joint Deir Al Balah à Al Qarara sont des points névralgiques pour les déplacements
	 intérieurs. Or ils sont verrouillés et gèlent pratiquement toute activité à l’
	intérieur de la bande de Gaza :
	7 août -16h00-  Les barrages de Al Matahen et Abu Houli sont fermés ensemble. 
	Les 2 files de voitures (montantes et descendantes) et les piétons se retrouvent
	 coincés jusqu’à ce que le véhicule recherché pour contrôle soit retrouvé
	lundi 11 -15h30- nouvelle fermeture de ces 2 barrages. Ils sont réouverts ½ heure
	 plus tard
	mardi 12 - 15h30- Depuis son poste de Al Matahen, l’occupant tire sur les
	 pneus d’un véhicule des forces de la sécurité palestinienne. Pas de blessés
	 mais le véhicule cloué au sol empêche le trafic.
Les femmes de Al Mawasi interdites de passage à Tal Al Sultan
	Interdites pour celles qui habitent au sud de la bande côtière de Al Mawasi de passer 
	par le poste de Tal Al Sultan à l’ouest de Rafah pour leurs courses et leurs 
	démarches,elles doivent remonter jusqu’à Al Tuffah à l’ouest de Khan Younis,
	 puis redescendre à Rafah. Aucun motif n’a été évancé pour justifier une 
	telle mesure de rétorsion.
La situation empire à Al Sayafa
	Les conditions de vie des habitants du village de Al Safaya situé au N.O. de la
	 bande de Gaza, coincé entre les colonies de Dogit et de Eli Sinaï, continuent de
	 se détériorer. Les heures d’entrée et de sortie ne sont possible qu’aux
	 heures fixées par l’occupant et selon les critères de passage du moment. Par
	 ailleurs les routes du village n’étant que du sable aucun véhicule ne put 
	circuler. Pas d’électricité. Pas d’eau courante.  Les denrées alimentaires
	 de base, les aliments pour bétail et le gazole ne peuvent rentrer que les lundis et 
	mardis.
	Cette semaine, nouvelles contraintes :  la liste des gens susceptibles de pouvoir 
	sortir du village a été établie. Une carte magnétique est délivrée. Il faut maintenant 
	l’assortir de la photo de son propriétaire : dimanche, à 14h00, 48 résidents sont
	 immobilisés à la grille d’entrée. La photo de chacun a été prise pour
	 identification complémentaire.
	Les résidents sont en majeure partie des agriculteurs. Ce sont plus de 35 hectares 
	de terres cultivées qui ont été défoncées avec interdiction d’y remettre les pieds. 
	De plus, 10 hectares ont été saisis pour aménager une zone de sécurité autour des 
	2 colonies et de Al Safaya situé entre les 2.
Escalade des pratiques répressives sur les prisonniers
	Alors que les autorités israéliennes se sont efforcées de tromper l’opinion
	 publique en relâchant un nombre limité de prisonniers dont les peines venaient à 
	expiration, l’autorité carcérale a franchi une étape de plus dans ses pratiques
	 répressives et ses mesures arbitraires à l’encontre de plus de 6.000 prisonniers
	 dont 82 femmes et 406 enfants détenus dans des conditions déjà inhumaines.
	La prison du « désert de Natha » (à 200km de Jérusalem, 100km de Beer Sheva et 15km de 
	l’Egypte) en est un exemple assez semblable de ce qui se passe dans les autres
	 prisons israéliennes. Selon les témoignages de ceux qui viennent d’être libérés, 
	ils sont 820 détenus répartis en 9 divisions comportant chacune 10 à 13 cellules. 
	Chaque cellule mesure en moyenne 25 m2 et comporte une fenêtre, un W.C. et un lavabo. 
	10 prisonniers par cellule.
	Les prisonniers ne sortent de leur cellule que 2 fois par jour, 2 heures le matin et
	 2 heures le soir. L’espace mis à leur disposition est de 166 m2 entouré d’
	un mur de béton de 6 mètres de haut et couvert d’un filet métallique. Bien que 
	la plupart soit en manque d’activités, ils restent dans leur cellule tant la cour
	 est petite.
	L’autorité carcérale vient de supprimer les quelque 40 « aménagements » obtenus à
	 la suite de grèves de la fin et de manifestations au prétexte de la crise économique
	 qui sévit en Israël, en particulier :
	le lavage des légumes et du matériel de cuisine
	des soins qui se résument à de l’eau et à des cachets contre les maux de tête.
	 Les soins médicaux spécialisés ne sont pris en compte que plusieurs mois après en
	 avoir fait la demande.
	Interdiction de rendre visite à un prisonnier incarcéré dans une autre division que
	 la vôtre
	La prison est infestée d’insectes. Aucun insecticide.
	Malgré les fortes chaleurs les ventilateurs sont interdits
	Les visites des familles sont strictement contrôlées :  à travers un épais maillage 
	métallique, sous le contrôle de plusieurs soldats par détenu qui restent à proximité 
	de lui.  L’autorité pénitentiaire est en trin d’installer des miroirs et 
	des haut-parleurs afin qu’aucun contact visuel direct ne soit possible entre
	 le visiteur et l’incarcéré.
	Les visites sont très courtes et parfois interdites au père, à la mère, à l’
	épouse du détenu au nom d’impératifs sécuritaires, et cela malgré les longs
	 voyages que nécessitent de telles visites.. Des centaines de prisonniers n’ont, 
	de ce fait, aucune visite, sans parler de ceux qui n’ont pas de proches.
	Souvent ces prisonniers sont punis sans prétexte sinon que d’avoir quitté sa 
	cellule pour aller prier avec d’autres. Des amendes sont imposées pour des 
	raisons insignifiantes. Certains sont isolés et mis au secret.





                 A nouveau le P.C.H.R  en appelle
	A la communauté internationale pour qu’Elle assure dans l’immédiat 
	une protection indépendante et internationale de la population civile dans
	 les territoires palestiniens occupés.
	Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures
	 efficaces soient prises pour la protection des civils selon l’obligation 
	qui leur est faite dans l’article 1 d’assurer le respect de la convention
	A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions 
	internationales ceux suspectés d’avoir commis des crimes de guerre dans les 
	territoires occupés palestiniens.
	Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour qu’il intensifie
	 ses activités et élargisse son champ d’observation sur les territoires occupés.
	A l’Union Européenne pour qu’Elle procède à l’application de l’
	article 2 de l’accord d’association avec Israël conditionnant les avantages 
	consentis à ce dernier, au fait qu’Il respecte les droits de l’homme.
	A la communauté internationale pour qu’Elle envoie une assistance médicale 
	et humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent
	 de se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël