Infos Gaza -147-
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Condensé du rapport hebdomadaire du 07 au 13 août 2003
Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza
Emploi excessif de la force contre les civils et attaques de leurs propriétés
Jeudi 7 -17h00- Loccupant est positionné à la frontière israélienne à la hauteur
de Khan Younis. Il tire sur AHMED AL DAGHMA, 20 ans alors quil se promène non
loin de la frontière dans son village de Abasan. Il nest pas blessé mais l
occupant se précipite sur lui pour larrêter. AHMED, qui souffre de désordres
psychologiques, avait déjà été blessé par balle le 29 février 2003.
23h00- Depuis les abords de la colonie de Netzer Hasani au N.O. de Khan Younis,
l »occupant ouvre le feu sur des maisons et sur des fermes de Al Qarara.
Pas de blessés mais la population sattend à tout instant à des attaques aveugles
mettant toute la population sous pression.
Vendredi -18h30- accompagné dun bulldozer loccupant pénètre à 120m dans
Boba, au S.E. de Deir Al Balah. Il procède au nivelage des terres agricoles qu
il avait défoncées quelques jours auparavant. Il quitte les lieux 6 heures plus tard.
Il revient le dimanche matin. Pas de victimes. Toutefois en raison des menaces
proférées à lencontre des habitants les gens nont pas osé quitter leurs
maisons pendant 3 jours.
22h00- Depuis la colonie de Neve Dekalim loccupant tire sur la localité de
Al Nimsawi et sur ses cimetières. Gros dégâts.
22h30- Depuis les abords de la colonie de Morag au sud de Khan Younis, loccupant
tire sur les fermes environnantes. On avait pu remarquer des mouvements importants de
tanks sur le secteur. Beaucoup dhabitants avaient quitté leurs maisons étant
quasiment sûrs dun bombardement massif.
Dimanche -02h20- Depuis la colonie de Neve Dekalim loccupant tire en direction
de la localité de Al Amal. Plusieurs maisons sont endommagées. Les civils sont pour
certains pris de panique.
08h00- Des blindés et 2 bulldozers pénètrent à 300m dans Beit Hanoun. Un ½ hecatre
doliviers est défoncé. Les terres défoncées les jours précédents sont nivelées.
Loccupant quitte les lieux à 19h00. Pendant 11 heures il a tiré sporadiquement
pour obliger les agriculteurs à quitter leurs fermes.
09h00- Depuis la colonie de Neve Dekalim loccupant tire sur le camp de réfugiés
de Khan Younis. Pas de blessés
lundi -15h30- Loccupant pénètre à 150m dans Al Qarara. La maison de MOHAMMED AL
FARRA est cernée. Les 25 résidents sont sommés par haut parleur de quitter les lieux
et de rester immobiles au soleil pendant la fouille sous la protection de MOHAMMED
réquisitionné comme bouclier humain. Il est contraint de fermer toutes les fenêtres qui
donnent sur le poste de contrôle de Al Matahen à louest avec menace de faire
sauter la maison sil nobtempère pas
Le même jour une unité dinfanterie pénètre à 700m dans les terres agricoles de
Deir Al Balah, à louest de la colonie de Kfar Darom. Tout le secteur est fouillé.
Lunité se retire le lendemain, toute la population ayant été interdite de sortie
durant lopération.
Restrictions de déplacements
Les sièges stricts en vigueur sur les territoires occupés sont maintenus. Après s
être « redéployé » sur lensemble de la bande de Gaza il durcit les déplacements :
Le passage à Erez est pratiquement impossible ; les rentrées et sorties de la localité
côtière de Al Mawasi sont suspendues ; la route ouest Rafah-Khan Younis est toujours
fermée ainsi que la route Wadi Al Salqa-Al Qarara ; la localité de Al Sayafa au N.O.
de la bande de Gaz est toujours soumise à un contrôle draconien.
Siège de KHAN YOUNIS par la mer
Les pêcheurs de Khan Younis et ceux qui habitent Al Mawasi et dépendent de Khan Younis
sont interdits de sorties en mer - cela dure depuis janvier 2002. Les conséquences sont
catastrophiques. En autres ces pêcheurs sont passés de 800 avant septembre 2002 à 470
aujourdhui. Après avoir pris le contrôle du littoral le 6 juin 2003 l
occupant poursuit ses arrestations aveugles et ses raids sur les bateaux de pêche de ce
secteur. 10 mises à leau de nouvelles embarcations sont interdites, 45 bateaux de
pêche en exercice sont sommés de rester amarrés. Loccupant a fait savoir à ses
propriétaires que sils acceptaient de ne plus être inscrits sur Khan Younis mais
sur Rafah, autorisation leur serait donnée de reprendre la mer. Refus unanime de tous
les pêcheurs concernés.
Selon les accords de sécurité signés le 30/06/03 loccupant doit pourtant tolérer
la pêche à lintérieur des 6 miles -10km- de la côte.
(la législation internationale fixe à 20 miles - 33 kms- les eaux territoriales)
Poursuite de la saisie dimmeubles
4 maisons et 2 immeubles ont été saisis et transformés en avant postes militaires :
Limmeuble de 3 étages de MOHAMMED ABU KHOUSA, situé à 120m de la colonie de
Netzarim, depuis décembre 2002. Au début la famille a été autorisée à rester sur place.
Le 12/03/03 toute la famille est expulsée et limmeuble est transformé en poste
militaire. Depuis, personne de la famille na pu retourner. Seul MOHAMMED a eu
lautorisation des autorités de se rendre une fois sur les lieux. Il na
pu que constater les dégâts
A Deir Al Balah, limmeuble de 3 étages de NAFEL ABU NAHIA est transformé en poste
militaire depuis le 6 mars 2002 au nom des précautions sécuritaires à prendre pour la
protection de la colonie de Kfar Darom à 500m de là. Les résidents qui habitent
toujours leur immeuble ne peuvent aller et venir quavec laccord de l
occupant. Ils nont pas le droit de monter sur la terrasse. 2 résidents au moins
doivent toujours être présents dans limmeuble. Aucun nest autorisé à aller
dans les terres agricoles entre la colonie et limmeuble.
A Al Qarara les maisons de SAID et de FUAD AL QEDRA, situées à 50m de
lintersection de lartère Salah El Din et de la route des colons qui passe
au dessus, sur un pont, ont été vidées de leurs résidents. Les fenêtres ont été
obturées. Des barbelés encerclent les 2 maisons. Les terrasses transformées en poste
dobservation et de tir.
Depuis Septembre 2002, 2 autres immeubles ont été saisis sur Al Qarara, tous 2 situés
à proximité du poste de contrôle de Al Matahen. Maintes fois bombardés ils sont
maintenant entourés de barbelés.
Restriction de déplacement à lintérieur de la bande de Gaza
malgré les accords sur la sécurité signés le 30/06/03 les déplacements des Palestiniens
dans la bande de Gaza sont de plus en plus difficiles. Les barrages de Al Matahen et de
Abu Huli sur la Salkah El Din, le croisement Al Shuhada entre la route des colons qui
joint la colonie de Netzarim au poste frontière de Al Mentar, le passage de Kissoufim
qui joint Deir Al Balah à Al Qarara sont des points névralgiques pour les déplacements
intérieurs. Or ils sont verrouillés et gèlent pratiquement toute activité à l
intérieur de la bande de Gaza :
7 août -16h00- Les barrages de Al Matahen et Abu Houli sont fermés ensemble.
Les 2 files de voitures (montantes et descendantes) et les piétons se retrouvent
coincés jusquà ce que le véhicule recherché pour contrôle soit retrouvé
lundi 11 -15h30- nouvelle fermeture de ces 2 barrages. Ils sont réouverts ½ heure
plus tard
mardi 12 - 15h30- Depuis son poste de Al Matahen, loccupant tire sur les
pneus dun véhicule des forces de la sécurité palestinienne. Pas de blessés
mais le véhicule cloué au sol empêche le trafic.
Les femmes de Al Mawasi interdites de passage à Tal Al Sultan
Interdites pour celles qui habitent au sud de la bande côtière de Al Mawasi de passer
par le poste de Tal Al Sultan à louest de Rafah pour leurs courses et leurs
démarches,elles doivent remonter jusquà Al Tuffah à louest de Khan Younis,
puis redescendre à Rafah. Aucun motif na été évancé pour justifier une
telle mesure de rétorsion.
La situation empire à Al Sayafa
Les conditions de vie des habitants du village de Al Safaya situé au N.O. de la
bande de Gaza, coincé entre les colonies de Dogit et de Eli Sinaï, continuent de
se détériorer. Les heures dentrée et de sortie ne sont possible quaux
heures fixées par loccupant et selon les critères de passage du moment. Par
ailleurs les routes du village nétant que du sable aucun véhicule ne put
circuler. Pas délectricité. Pas deau courante. Les denrées alimentaires
de base, les aliments pour bétail et le gazole ne peuvent rentrer que les lundis et
mardis.
Cette semaine, nouvelles contraintes : la liste des gens susceptibles de pouvoir
sortir du village a été établie. Une carte magnétique est délivrée. Il faut maintenant
lassortir de la photo de son propriétaire : dimanche, à 14h00, 48 résidents sont
immobilisés à la grille dentrée. La photo de chacun a été prise pour
identification complémentaire.
Les résidents sont en majeure partie des agriculteurs. Ce sont plus de 35 hectares
de terres cultivées qui ont été défoncées avec interdiction dy remettre les pieds.
De plus, 10 hectares ont été saisis pour aménager une zone de sécurité autour des
2 colonies et de Al Safaya situé entre les 2.
Escalade des pratiques répressives sur les prisonniers
Alors que les autorités israéliennes se sont efforcées de tromper lopinion
publique en relâchant un nombre limité de prisonniers dont les peines venaient à
expiration, lautorité carcérale a franchi une étape de plus dans ses pratiques
répressives et ses mesures arbitraires à lencontre de plus de 6.000 prisonniers
dont 82 femmes et 406 enfants détenus dans des conditions déjà inhumaines.
La prison du « désert de Natha » (à 200km de Jérusalem, 100km de Beer Sheva et 15km de
lEgypte) en est un exemple assez semblable de ce qui se passe dans les autres
prisons israéliennes. Selon les témoignages de ceux qui viennent dêtre libérés,
ils sont 820 détenus répartis en 9 divisions comportant chacune 10 à 13 cellules.
Chaque cellule mesure en moyenne 25 m2 et comporte une fenêtre, un W.C. et un lavabo.
10 prisonniers par cellule.
Les prisonniers ne sortent de leur cellule que 2 fois par jour, 2 heures le matin et
2 heures le soir. Lespace mis à leur disposition est de 166 m2 entouré d
un mur de béton de 6 mètres de haut et couvert dun filet métallique. Bien que
la plupart soit en manque dactivités, ils restent dans leur cellule tant la cour
est petite.
Lautorité carcérale vient de supprimer les quelque 40 « aménagements » obtenus à
la suite de grèves de la fin et de manifestations au prétexte de la crise économique
qui sévit en Israël, en particulier :
le lavage des légumes et du matériel de cuisine
des soins qui se résument à de leau et à des cachets contre les maux de tête.
Les soins médicaux spécialisés ne sont pris en compte que plusieurs mois après en
avoir fait la demande.
Interdiction de rendre visite à un prisonnier incarcéré dans une autre division que
la vôtre
La prison est infestée dinsectes. Aucun insecticide.
Malgré les fortes chaleurs les ventilateurs sont interdits
Les visites des familles sont strictement contrôlées : à travers un épais maillage
métallique, sous le contrôle de plusieurs soldats par détenu qui restent à proximité
de lui. Lautorité pénitentiaire est en trin dinstaller des miroirs et
des haut-parleurs afin quaucun contact visuel direct ne soit possible entre
le visiteur et lincarcéré.
Les visites sont très courtes et parfois interdites au père, à la mère, à l
épouse du détenu au nom dimpératifs sécuritaires, et cela malgré les longs
voyages que nécessitent de telles visites.. Des centaines de prisonniers nont,
de ce fait, aucune visite, sans parler de ceux qui nont pas de proches.
Souvent ces prisonniers sont punis sans prétexte sinon que davoir quitté sa
cellule pour aller prier avec dautres. Des amendes sont imposées pour des
raisons insignifiantes. Certains sont isolés et mis au secret.
A nouveau le P.C.H.R en appelle
A la communauté internationale pour quElle assure dans limmédiat
une protection indépendante et internationale de la population civile dans
les territoires palestiniens occupés.
Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures
efficaces soient prises pour la protection des civils selon lobligation
qui leur est faite dans larticle 1 dassurer le respect de la convention
A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions
internationales ceux suspectés davoir commis des crimes de guerre dans les
territoires occupés palestiniens.
Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour quil intensifie
ses activités et élargisse son champ dobservation sur les territoires occupés.
A lUnion Européenne pour quElle procède à lapplication de l
article 2 de laccord dassociation avec Israël conditionnant les avantages
consentis à ce dernier, au fait quIl respecte les droits de lhomme.
A la communauté internationale pour quElle envoie une assistance médicale
et humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent
de se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël