Infos Gaza - 160 -


Palestine 33 : 05 56 62 05 78
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Condensé du rapport du 6 au 12 nov 2003 Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza
Bombardements et incursions en terre palestinienne - attaques de civils et de leurs biens
L’occupant et ses tanks sont en faction aux abords de la colonie de Neve Dekalim. De là il bombarde les cimetières à l’ouest de Khan Younis ainsi que la localité de Al Nimsawi. Gros dégâts. ‘ALI AL HADDAD, 27 ans, est touché à la tête, SABER JA’ABEER, 30 ans, à la poitrine, HASSAN AL MAHROUQ, 18 ans, au poumon et AHMED AL HADDAD, 20 ans aux pieds. 19h00- L’occupant est positionné entre les colonies de Ganeï Tal et Neve Dekalim à l’ouest de Khan Younis. Des obus atteignent le centre ville. RAMADAN GHAFOUR, 41 ans et KHALIL ‘OMRAN, 23 ans, sont touchés par balles 19h30- Accrochage entre des groupes de résistants et l’occupant à la frontière israélienne dans le village de Khuza’a . Des civils se rendent sur les lieux craignant le pire pour certains des leurs, prêts à leur porter secours. A leur approche l’occupant tire 3 obus-fléchettes. MOHAMMED AL NAJJAR, 19 ans et son frère NAZHMI, 20 ans, sont tués sur le coup criblés de fléchettes à travers le corps. WA’EL, 21 ans, et ‘ABBAS AL NAJJAR, 22 ans sont dans un état critique, criblés eux aussi de fléchettes. MAJAD AL NAJJAR, 23 ans en prend dans l’abdomen. 3 autres ne sont touchés qu’aux jambes et aux pieds. Les ambulance ont été interdites en raison des tirs qui se sont poursuivis jusqu’au lendemain matin. Vendredi - 00h30- Une unité de 15 soldats d’élite déguisés en arabes pénètre à 3 kms dans le camp de réfugiés de Al Mughazi au prétexte de mettre la main sur des supposés résistants. Cette unité est venue à pied de la colonie de Kfar Darom et s’est dispersée sur les terres agricoles situées entre la colonie et le camp. Ayant réussi à localiser les résistants elle en avertit ses autorités. Une heure plus tard 4 tanks, 4 jeeps et 2 bulldozers appuyés par un hélicoptère et un avion de surveillance se rendent sur les lieux pour protéger le retrait de l’unité d’élite et bombardent les maisons supposées abriter les résistants. MO’MEN AL MUGHARI, 21 ans, est tué sur le coup. Les cinq membres de la famille QANDIL : MOHAMMED,51 ans, WISSAM, 24 ans, HUSSEIN, 23 ans, AHMED, 16 ans et ‘ABDULLAH, 12 ans, sont tous plus ou moins grièvement blessés sous les décombres de leur maison. 4 autres maisons sont sérieusement endommagées. Elles abritaient 37 personnes. Les ambulances n’ont été autorisées à se rendre sur les lieux qu’à 02h30. NEMER AS’OUS, 22 ans, témoigne : « Il était 08h30. J’étais en compagnie de MOHAMMED QAYED et de son fils MAHMOUD, 11 ans. Nous chassions les oiseaux sur un terrain situé à proximité de la frontière israélienne à l’est de Gaza ville. Soudain un tank ouvre le feu sur des fermiers en train de ramasser leurs olives sur un terrain voisin. 2 obus explosent. Les fermiers s’enfuient. MAHMOUD et moi nous asseyons à même le sol . MOHAMMED, lui, va voir. Quelques minutes plus tard nous voyons à 100m de nous 7 soldats qui s’approchent. L’un d’entre eux se détache du groupe et nous ordonne de ne pas bouger et d’obéir à leurs ordres. Mais derrière lui un soldat ouvre le feu. MAHMOUD touché s’écroule. Quant à moi je parviens à me dissimuler et malgré une balle dans le pied je parviens à leur échapper. Pris en chasse je me cache dans un coin que je connaissais bien. Plus tard un jeune a pu me tirer de ma cache pour me conduire à l’hôpital ». L’hôpital Shifa de Gaza a annoncé le décès de MAHMOUD : 2 balles l’une dans la poitrine l’autre à l’abdomen. 10h00- 4 engins blindés et 1 bulldozer pénètrent à 300m dans ‘Oraiba, au N.O. de Rafah. Les terres agricoles qui avaient été défoncées sont passées à la niveleuse ainsi que 1.000m2 de serres toutes en pleine production de légumes de saison. 11h30- Depuis la frontière égyptienne l’occupant tire sur la localité de Al Salam. MOUSA SABBAH, 4 ans et SALAMA AL QADHI, 45 ans, sont touchés par balles. 15h00- Depuis la frontière égyptienne l’occupant ouvre le feu sur le bloc « O » du camp de réfugiés de rafah. ‘ABDUL HAMDAN, 18 ans, est touché par des éclats d’obus. Cette opération se fait de concert avec 5 engins blindés qui, de leur côté, pénètrent à 200m dans le bloc « J ». La maison de MAHMOUD AL JAZZAR qui abrite 5 familles - soit 22 personnes- est réduite en un tas de gravas. 23h00- Depuis son poste de Tal Zo’Rob au S.O. de Rafah l’occupant tire sur la localité de Tal Al Sultan. NASSER AL NAJADI, 26 ans, prend une balle à l’épaule. 23h00- L’occupant tire sur 2 jeunes qui essayent de passer en Israël depuis Beit Hanoun. Ils pensaient pouvoir y trouver du travail. Repérés, ils sont immédiatement transpercés de plusieurs balles. Ils meurent sur le coup. Les corps de SHADI HABBOUB, 15 ans et MAHMOUD SHAKAL, 17 ans, seront retrouvés le lendemain à 10h30. Dimanche - 10h30- L’hôpital Shiffa annonce le décès de SUBHI SHIRREER, 62 ans, touché par une balle qui s’est logée dans sa colonne vertébrale après avoir transpercé le poumon. Il était 20h30 ce samedi lorsque SUBHI qui était en compagnie d’un ami sur le pas de sa porte a essuyé un tir en provenance de la colonie de Gush Qatif située à quelques centaines de mètres de sa maison. Lundi - l’occupant pénètre avec ses blindés dans le bloc « O ». Couverts par des tirs nourris les bulldozers démolissent 23 maisons et 5 commerces. L’opération dure jusqu’à la tombée de la nuit. 42 familles -250 personnes- se retrouvent sans toit. Certaines de ces maisons avaient déjà été plus ou moins évacuées en raison du danger permanent que courraient leurs résidents. SHADI ABU ‘ANZA, 14 ans, prend une balle dans le bassin. Il meurt le mardi matin. ‘ABED AL SA’ID, 14 ans et AHMED HASHISH, 27 ans sont touchés par balles aux bras et aux jambes.
Depuis septembre 2000 l’occupant a déjà démoli des centaines de maisons sur ce secteur. 
	Ces opérations ont toujours été officiellement présentées comme nécessaires à la sécurité. 
	Toutefois le manque de transparence concernant ces impératifs sécuritaires, le 
	nombre excessif de destructions et la zone géographique concernée, tout indique 
	qu’il s’agit bien d’une stratégie du gouvernement israélien consistant
	 à faire table sur toute la bande de terre palestinienne qui longe la frontière
	 égyptienne afin d’en faire une « zone tampon » et consolider ainsi le contrôle
	 de la région par l’armée d’occupation. C’est dans ce contexte que
	 l’occupant a commencé la construction d’un mur fait de métal et de béton,
	 mur parallèle à la frontière. Ce mur est construit sur une terre illégalement
	 confisquée par l’Israël après que l’armée ait tout saccagé puis aplani
	 cette bande de terre.
	Cette opération du 10 novembre vient un mois après l’offensive de grande 
	envergure sur le camp de réfugiés de Rafah au cours de laquelle 170 maisons et
	 toutes les infrastructures avaient été rayées du paysage frontalier.
	Mardi 11 - 17h00-  4 blindés pénètrent à 150m dans le bloc « O ». Ils en repartent
	 à 19h 00 après avoir entièrement détruit les maisons des familles AL ZUMMAR - 
	8 résidents- et AL ROUS - 11 résidents-.
	Mercredi 12- 17h30.  5 blindés pénètrent à 100m dans le bloc « O ». Des explosifs 
	sont placés dans la maison de la famille AL AKKRAS. A 20h00 elle saute faisant 
	des dégâts alentour. MUNIR ‘AASHOUR, 38 ans,  est blessé par balle.
	21h00- Depuis la frontière égyptienne l’occupant ouvre le feu sur la localité
	 de Al Zohour. MOUSA DUHAIR, 18 ans, est blessé par balle.
	21h15- La maison de HASSAN AL ASTAL située au N.O. de Khan Younis à Al Rabwat, 
	est cernée. Les 18 membres des 3 familles qui l’habitent sont regroupés dans 
	une pièce du 1er étage. La maison est fouillée, la terrasse transformée en poste
	 d’observation et de tir. L’occupant quitte les lieux à 05h30
Le siège
	En dépit des communiqués de presse assurant l’opinion internationale que les
	 forces israéliennes avaient commencé à relâcher leur pression sur les déplacements 
	 de la population, aucun changement n’a été observé sur place.
	Tout ce qui a été relaté dans le précédent rapport ( infos Gaza -159-) reste
	 d’actualité.
	Les journées de samedi et dimanche ont été particulièrement pénibles pour toutes 
	celles et tous ceux, à pied ou en voiture, qui se sont trouvés coincés entre les
	 barrages de Abu Hulli et Al Matahen. Contrôle systématique d’identité, fouille
	 minutieuse des véhicules, tirs aveugles, arrestations arbitraires pour des
	 destinations gardées cachées par l’occupant.
	A Rafah-terminal la réduction des heures de passage à la frontière : 8 heures au
	 lieu de 24 et la réduction imposée par l’Israël de ramener à 6 le personnel 
	du poste de contrôle palestinien, provoquent des scènes de tracasseries, de harcèlement
	 et de vexations qui se traduisent pas des convocations par haut parleur, des fouilles
	 minutieuses, des contrôles d’identité sans fin, des interrogatoires, des insultes,
	 des violences.
	Les moins de 35 ans du village côtier de Al Mawasi sont toujours interdits de sortie,
	 empêchant -entre autres- les étudiants de se rendre à leurs cours.  Le village de 
	Al Safaya au N.O. de la bande de Gaza est véritablement étranglé. Quant aux contraintes
	 exigées pour passer Erez elles se sont durcies : des permis de travail accordés 
	par les autorités israéliennes ont été déchirés cette semaine à titre de 
	« punition collective » pour avoir des membres de sa famille présumés membres
	de réseaux de résistance.
	Quant au passage des produits agricoles - fruits et légumes- leur blocage au poste 
	frontière de Al Mentar pendant plusieurs jours les rend impropres à la vente.