"Infos Gaza" –36-                Palestine 33: Tel & Fax :05 56 62 05 78                            jacques.salles@wanadoo.fr

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Condensé du rapport hebdomadaire

Pour la semaine du 21 au 27 Juin 2001

Issu par le "Palestinian Center for Human Rights"  (PCHR)

Tirs sur les civils

·         Les troupes d'occupation en stationnement à proximité de la colonie de Ganeï Tal (nord ouest de Khan Younis)  ont utilisé des balles réelles et des gaz lacrymogènes contre des enfants qui leur jetaient des pierres. IBRAHIM EL QEDRA, 14 ans, a eu une fracture du crâne due à une grenade de gaz lacrymogène. Il a été conduit d'urgence à l'hôpital.

Il faut mentionner que de tels affrontements ont lieu chaque jour en cet endroit. Les enfants s'amusent à faire voler des cerf volants au dessus des barbelés qui clôturent la colonie. La plupart du temps l'occupant les provoque et les insulte et il en résulte inévitablement des affrontements.

·         Vendredi : manif de jeunes à l'intersection de la route des colons et de la route principale à l'est de Gaza. Riposte de l'occupant. MOHAMMED EL ZAHHAR, 16 ans, est blessé de 2 balles dans l' aine et le bassin.

·         Khan Younis – Ouest, le quartier Al Amal. Les habitants jettent des pierres sur une patrouille qui passe dans le quartier.. La patrouille riposte par des tirs et des gaz lacrymogènes. MOHAMMED ABU SEL, 18 ans et AHMED 'OUDEH, 18 ans, sont blessés.

·         Dimanche :  MOHAMMED HAMDAN, 18 ans, meurt à l'hôpital Shifa de Gaza, des suites de ses blessures à l'abdomen, à l'aorte et aux intestins lors de la confrontation qui a eu lieu à Khan Younis ouest le 8 Juin

·         Lundi, lors de son enterrement, une confrontation a lieu entre l'occupant et le convoi funèbre en ce même endroit. MOHAMMED 'AASHOUR, 11 ans, est touché à la tête. Dans un état grave. MOHAMMED TARSHAWI, 15 ans et RAMI ATHAMNEH, 19 ans touchés tous les deux aux jambes.

Nivelage des terres et démolition des habitations.

·         Vendredi, au nord ouest de la bande de Gaza entre les colonies de Dogit et de Elli Sinaï, bouclage strict de la zone récupérée sur les terres palestiniennes. NABIL KHADER, 35 ans qui travaillait dans son champ avec son père, est gravement blessé à la poitrine et au cou. Son père, SALAH, 62 ans, a été touché aux bras. Ils étaient dans une ambulance du croissant rouge qui a été retenue 2 heures au barrage avant de pouvoir joindre l'hôpital.

L'occupant maintient un bouclage total, isolant 27 familles totalisant 160 personnes. Les enquêteurs du PCHR  n'ont pas été autorisés à pénétrer à l'intérieur de ce périmètres pour constater les blessures et les dégâts.

·         4 jours plus tard, mardi, des représentants de la croix rouge internationale ont eu l'autorisation de pénétrer. Le PCHR a su par eux qu'il y avait pénurie de nourriture et de gaz oil nécessaire à l'alimentation du groupe électrogène qui fournit l'électricité. Il y a également manque de médicaments et interdiction de "sortir" pour rejoindre un Centre de santé.

·         Mercredi : l'occupant termine la clôture de la zone de Dogit avec un grillage de 2m50 de hauteur par dessus les rouleaux de fil de fer barbelés. Toutes les issues jusque là tolérées ont été bouclées. Seule une sortie au nord ouest de la zone a été aménagée dans les conditions semblables à celles qui régulent le passage de Al Mawasi à Khan Younis et à Rafah

·         Vendredi. Au sud de la colonie de Netzarim. Il est 23 h. Les forces d'occupation , munis de micros, appellent les gens de Al Moghraqa à quitter les lieux séance tenante. Les gens paniqués, se sont enfuis. En quelques minutes les bulldozers étaient à pied d'œuvre et ont démoli les 3 maisons du hameau. Les gens n'ont pas eu le temps de récupérer quoi que ce soit. 158 personnes se sont ainsi retrouvées sans abri.

·         Samedi, à 03h20, à la frontière égyptienne au sud ouest de Rafah. Les bulldozers détruisent 20 maisons et mettent à sac les parcelles de terre cultivée. Ils étaient escortés des forces militaires qui ont fait usage de leurs armes. YASSER ABU OBEID, 33 ans, a été touché en pleine figure. Les haut parleurs avaient averti la population qu'elle devait faire place nette et sans délai faute de quoi elle sauterait avec les maisons.. Paniqués, les gens se sont enfuis sans pouvoir rien emporter. JAMILA BAR 'HOUM, 32 ans, enceinte de 6 mois a été conduite à l'hôpital pour une mauvaise chute survenue lors de sa fuite. A 05h. l'opération était terminée, laissant 110 personnes sans rien, au pied de leurs maisons en ruines. Il s'agit principalement des familles BAR 'HOUM et EL DABBAS. En plus des maisons c'est au total près d'un hectare d'oliviers qui ont été culbutés.

Autres exactions

·         YOUSSEF ABU SHAWISH, 17 ans est arrêté sans aucun motif par une patrouille militaire le long de la frontière égyptienne.

·         Samedi : dans la surface annexée par la colonie de Dogit où vivent 160 Palestiniens, à 01h   les forces d'occupation encerclent les habitations et arrêtent les jeunes hommes qui sont transportés à la prison de Erez.  NASSER EL GHOUL, 31 ans, et SHAFI HAMDOUNA, 30 ans n'en sont pas ressortis.

·         Ce même jour, à midi AHMED EL HAWARJI, 19 ans, habitant le camp de Nusseirat, de retour d'Algérie où il poursuit ses études, se présente à la frontière égyptienne au poste israélien. Il est arrêté sans motif.

Le P.C.H.R. renouvelle son appel d'urgence pour l'envoi d'une force internationale de protection de la population civile des territoires palestiniens occupés.

Il en appelle

au Comité international de la croix rouge, aux signataires de la 4ème convention de Genève, à l'Union Européenne, à la commission des droits de l'homme de l'O.N.U pour que soit assurée d'urgence l'assistance médicale et humanitaire et pour que les criminels de guerre soient poursuivis devant les instances judiciaires internationales.

Certains parmi les amis qui reçoivent cette information, tout en appréciant son contenu objectif, regrettent que ces faits ne soient pas "encadrés" dans une certaine vision politique.

Je me permettrais de leur dire qu'il revient au PCHR. de le faire et que s'il ne le fait pas c'est qu'il doit être tenu à certaines obligations.
Quant à moi, je donne là mon avis personnel, je trouve au contraire que ces documents sont éminemment politiques : en effet, pas une seule fois en 36 semaines il n'a été fait mention de colons blessés ou tués dans la bande de Gaza. Et pourtant le PCHR  se définit comme une instance de défense des droits de l' homme dans la bande de GAZA.

Ne pas parler des colons (qui ont des droits en tant qu'hommes) dans la bande de Gaza, c'est une prise de position politique qui nie  leur présence.

Vos  réactions seront retransmises…. Sur cette question ou sur d'autres.

Amicalement.  Jacques