« Infos Gaza » -59-

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Condensé du rapport hebdomadaire

Pour la semaine du 25 novembre au 5 décembre

Issu par le « Palestinian Center for Human Rights »

Tirs sur les civils

Mercredi 5. Rafah sud. A la frontière égyptienne. Des enfants chassent des oiseaux. AYMAN EL SOUFI, 14 ans, est blessé d’une balle dans le bras.
Vers 22h. ce même mercredi, SAQER EL DEBARI, 21 ans, meurt de sa blessure à la tête alors qu’il essayait de passer clandestinement la frontière avec son ami SALMAN EL DUHEINI le 28/11.

Bombardements et incursions en zones palestiniennes.

Jeudi 29. Khan Younis Ouest, à proximité de la colonie de Neve Dekalim. L’occupant tire sur les maisons et lieux publics encore habitées ou fréquentés. JAMILA et HIBA SALAMEH, âgées de 20 et 17 ans sont blessées dans leur maison par les éclats d’obus. L’école de l’U.N.R.W.A. toute proche a encore subi de sérieux dégâts.
Lundi 3. 16h.30 des hélicoptères de combat et des vedettes lance missiles bombardent des lieux publics situés entre la salle des congrès et les bureaux de l’Autorité palestinienne situés en bord de mer à Gaza -  ville. 8 rockets s’abattent sur le tarmac de l’héliport de Y. ARAFAT. Voies d’accès, bureaux et postes de contrôle ainsi que les 2 hélicoptères ont été totalement détruits. Des maisons avoisinantes ont été endommagées.
Mardi 4. 8 transports de troupes, blindés, et 2 bulldozers pénètrent sur l’aéroport de la bande de Gaza (au S.E. de Rafah). Les voies d’accès aux pistes sont défoncées. Par ailleurs 17 trous de 75cm de profondeur distants d’une cen,taine de mètres les uns des autres, rendent impossible l’atterrissage d’un avion. L ‘aéroport était fermé depuis le 5 février.
Au même moment des hélicoptères de combat lancent 2 rockets sur l’immeuble de la « sécurité préventive » de Khan Younis, le rendant inutilisable. 2 autres rockets se sont abattus sur les bâtiments des forces de la sécurité palestinienne. Ils ont été sérieusement endommagés.
Vers midi, 2 bombardiers à réaction F 16 U.S. lancent 2 bombes qui pulvérisent les bureaux de la sécurité nationale dans le quartier Al Nasser de Gaza – ville.  MOHAMMED ABU MARASA, 15 ans et MOHAMMED SIAM, 23 ans sont tués sur le coup par des éclats à travers le corps. Des dizaines de personnes pour la plupart des enfants sont plus ou moins grièvement blessées. Le nombre de maisons et de voitures mises hors d’usage est difficilement chiffrable tant elles sont nombreuses.  Tout le secteur compris dans le voisinage des bâtiments présidentiels a été l’objet de tirs nourris. Un immeuble de 3 étages de la « Force 17 » (la garde présidentielle) s’est effondré. Le parc à voitures de la présidence a été totalement détruit.  Une heure plus tard les F 16 s’en prennent aux bâtiments de la « Force 17 » au N.E. de la bande de Gaza. Ils avaient déjà été bombardés à plusieurs reprises au début de l’année.
20h.30  Frontière égyptienne. Bombardement du bloc « O ». AHMED EL MAJAYDEH, 25 ans, est blessé. Beaucoup de maisons sont encore sérieusement endommagées.
Mercredi 04h30. Un tank pénètre à 500m à l’intérieur de Rafah ville par le N.E. La maison de ZAYED ABU REZEQ qui abritait 10 personnes, est aplatie . Les alimentations en eau et en électricité sont durement touchées sur tout le secteur.
De 21h30 au jeudi matin 01h, du poste de contrôle de Al Tuffah (entre Neve Dekalim et Ganeï Tal), des tirs d’artillerie de gros calibre s’abattent sur des habitations du camp de réfugiés de Khan Younis. 3 blessés dont un grave, à la tête : MAHER EL MASRI, 28 ans.

Arrestations arbitraires

HISHAM ARAFAT, 28 ans et ASHRA EL SATARI, 27 ans sont arrêtés à la frontière égyptienne. Leur destination n’a pas été révélée.
WA’EL ABU HATAB, 32 ans et 5 personnes non identifiées ont été arrêtées au porte de contrôle de Al Matahen à Khan Younis. Leur destination n’a pas été révélée.

Au verso : communiqué de HASAN  ABU LIBDEH,  chef du « Bureau Central de la statistique » (P.C.B.S.) daté du 6 Décembre   Hal@pcbs.pna.org

« Le Bureau central de la statistique, tous ses ordinateurs, ses fichiers, ses dossiers, établis depuis sa fondation en 1993, ont été  détériorés, saisis, pillés par les « Forces de défense israélienne » (I.D.F.).

Cela ressemble fort au pillage de « l’institut de recherche » de l’Organisation de libération de la Palestine (O.L.P.) à Beyrouth en 1982. Dans le contexte actuel il faut y voir une nouvelle tentative délibérée de destruction des institutions palestiniennes.

Le P.C.B.S., affrontant tous les mauvais coups qui lui ont été portés, était parvenu à établir un profil – sous l’angle statistique-  de tous les aspects de la vie palestinienne dans les territoires occupés. Profil quasi exhaustif.

A ce titre le P.C.B.S. était le fournisseur patenté de « données » non seulement à l’Autorité palestinienne mais aussi aux différentes Instances d’aide et de développement économique, ainsi qu’aux Institutions internationales spécialisées dans les domaines tels que l’Habitat, la démographie, l’éducation, le travail …

Le 5 décembre à 23h30 l’I.D.F. a occupé les locaux du P.C.B.S.  Un nombre important de soldats dotés d’un armement imposant, a fait irruption par la force à l’intérieur du bâtiment, enfonçant les portes qui résistaient, donnant des coups de crosse dans les écrans des ordinateurs, les unités centrales et les bibliothèques de programmes. Les employés qui étaient sur place  sont actuellement en prison dans un lieu de détention qui n’est pas connu.

Le P.C.B.S. est l’Institut Officiel de la Statistique pour la Palestine. Il occupe 350 personnes produisant des données sur la dynamique démographique, les conditions de vie socioéconomiques, le cadastre, l’environnement ….  Depuis sa création il fournissait des données indispensables à la reconstruction et au développement. Les pays donateurs conditionnaient leurs appuis financiers à ses études jugées de grande qualité.

Situé au nord de la ville de El Bireh  (au nord de Jérusalem, avant d’arriver à Ramallah), le P.C.B.S. avait déjà été bombardé 4 fois par l’I.D.F. depuis la reprise de la seconde intifada en Octobre 2000.

Un appel urgent est lancé à tous les professionnels de la statistique à travers le monde afin d’exiger l’évacuation immédiate des locaux, la relaxe des prisonniers, la restitution de matériel et des données qui ont été saisis ; et afin de trouver auprès de ces professionnels  l ‘ assistance nécessaire à la remise en route de ce Service, vital pour l’avenir de la société palestinienne. »

 

                 A nouveau le P.C.H.R . lance un appel pressant à la communauté internationale pour :

  1. assurer dans l’immédiat la protection de la population civile
  2.  s’assurer  que le comité international de la croix rouge (C.I.C.R.) intensifie ses activités et élargit son champ d’observation sur les territoires occupés.
  3. prendre les mesures nécessaires pour la convocation des parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures efficaces soient prises pour la protection des civils.
  4. Traduire en justice devant les juridictions internationales ceux suspectés d’avoir commis des crimes de guerre

5         s’assurer que l’Union Européenne procède à l’application de l’article 2 de l’accord d’association avec Israël conditionnant les avantages consentis à ce dernier, au fait qu’Il respecte les droits de l’homme.

6         Envoyer une assistance médicale et humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël

7         Le P.C.H.R. demande aux gouvernements qui ont participé à la conférence mondiale contre le racisme à Durban, de prendre des décisions sans appel concernant les pratiques d’Israël et de ses forces d’occupation, pratiques qui ne peuvent être considérées que comme de l’apartheid.