Palestine 33. Tel & Fax : 05 56 62 05 78
jacques.salles@wanadoo.fr
Résumé
de l’introduction au rapport hebdomadaire du 28/02 au 06/03
Et
de la dépêche du 08/03 envoyée à 14h15
Issus
du « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza
Condenser
en un recto verso tout ce qui s’est passé cette semaine dans la bande de Gaza
est chose impossible. Aussi je vous résume l’introduction de ce rapport
hebdomadaire qui énumère les exactions les plus violentes commises par
l’occupant. Par ailleurs j’ai reçu à 15h une dépêche du P.C.H.R. faisant
état de ce qui s’est passé dans la nuit du 7 au 8 et dans la matinée. Je
vous en donne le contenu.
Enfin,
aujourd’hui, 8 mars, les 12 membres de la mission doivent être à Gaza en ce
moment à célébrer la « journée internationale des femmes » avec
les femmes de Gaza. Je dis « doivent » car nous sommes sans nouvelle
depuis mercredi 10h.
·
Le mercredi 6 mars l’occupant prend possession du village de Abassan
– situé entre Khan Younis et Al Qarara- protégé par des tirs
intenses des tanks. 3 civils tués, une maison rasée et plus de 10 blessés
dans un état plus ou moins alarmant.
·
Depuis le 1er mars les forces d’occupation ont envahi
plusieurs zones de la bande de Gaza dont la ville même, Beit Lahia, Beit Hanoun,
Al Qarara et Rafah. 3 civils ont été tués à Rafah. De nombreuses maisons détruites
et nombre de surfaces agricoles cultivées passées sous les chenilles des
tanks.
·
Dans ces villes et ailleurs des obus ont explosé sur des postes de la sécurité
palestinienne, sur des infrastructures civiles, en particulier sur le « Centre
de rééducation des handicapés » de Gaza.
·
Vendredi 1er mars, dans une volonté manifeste de tuer un
soldat a tiré sur un enfant de 7 ans à Beit Hanoun. Un jeune homme handicapé
–amputé d’une jambe- a également été pris pour cible
·
L’occupant a renforcé le siège imposé à la bande de Gaza qui est
maintenant divisée en 4 zones hermétiques. L’occupant contrôle un par un tous les gens qui veulent se déplacer d’une zone à
l’autre ainsi que toutes les voitures et camions
En
riposte à la résistance palestinienne qui s’est introduite dans la colonie
de Atzoma – au nord ouest de Rafah- dans un camp de préparation et
d’entraînement militaire, faisant trois morts, l’occupant a déployé ses
forces à travers la totalité de la bande de Gaza.
A
02h00, ce 8 mars, l’occupant s’en est pris au village de Ikhza’a à
l’ouest de Khan Younis. Il a investi les maisons les plus stratégiques, parqué
les habitants dans une pièce, et installé des mortiers sur les terrasses.
KHALID
IQDEH, 35 ans, a été écrasé par un tank alors qu’il gisait encore en
vie, blessé par balles.
KHALIL
IQDEH, 32 ans, touché à l’estomac, est mort vidé de son sang.
MAHMOUD
IQDEH, 52 ans, touché à la tête est mort sur le coup
MOUSSA
EL NAJJAR, 47 ans, touché à la tête, est mort sur le coup
BAKER
EL NAJJAR, 18 ans, tué sur le coup de balles dans l’estomac et à la poitrine
RIYAD
ABU REDDA,30 ans, touché à la tête, mort sur le coup
AYMAN
ABU TAYER, 27 ans, tué sur le coup d’une
balle dans la poitrine
MARWAN
ABU MUTLUQ, 22 ans, mort d’une balle dans la poitrine
HUSAM
ABU TAYER, 22 ans, tué d’une balle dans la tête
IBRAHIM
ABU DAQQA, 23 ans, tiré dans le dos tombé sur place.
HAMAD
ABU REDDA, 27 ans, percé de balles à travers le corps
ASHRAF
AL NAJJAR, 33 ans, membre de la Sécurité, tué d’une balle dans l’estomac
ARIF
HEZALLAH, 36 ans, membre de la Sécurité,
mort d’une balle dans la poitrine
EHAB
AL TALATINI, membre de la Sécurité, tué par des éclats d’obus à travers
le corps
RIYAD
AL QASAAS, 43 ans, membre de la Sécurité et garde du corps de MUFARAJ tué par
éclats d’obus
AHMAD
MUFARAJ, commandant des forces de
la sécurité palestinienne pour le sud de la bande de Gaza, blessé, il se vide
de son sang et meurt sur place. Le rapporteur du PCHR rappelle à son sujet
qu’en novembre 2001, MUFARAJ avait sauvé la vie à plusieurs Israéliens qui
s’étaient introduits en zone sous contrôle palestinien. Le commandant israélien
GIVATI de la brigade d’infanterie, interrogé a déclaré que les soldats
avaient l’ordre de faire feu sans distinction sur tout ce qui bouge, du haut
des terrasses des maisons réquisitionnées. 11 parmi ces 16 tués sont des
civils.
En
flagrant délit de violation du droit international les forces d’occupations
se sont opposées à l’évacuation des blessés vers les hôpitaux. Les
ambulances avaient l’interdiction d’approcher ceux qui perdaient leur sang.
Une
heure avant, à 01h00, des vedettes lance missiles et des hélicoptères de
combat ont bombardé les postes utilisés par la police maritime palestinienne
installée à Gaza ville en bord de mer dans le quartier Al Sudaniyeh. Le
bombardement s’est poursuivi jusqu’à 03h ;
SAID
SHALAHIL, 26 ans, un paramédical en train de prodiguer des soins à un blessé,
est tué sur le coup par les éclats d’un obus tombé à quelques mètres de
lui.
ABDUL ABU OBEIDA, 33 ans,
SAMER JUDEH, 23 ans, et HANI
AHOUR, 28 ans, tous 3 sérieusement
atteints au cou et à travers le corps sont dans un état critique.
A
10h30, 2 hélicoptères Apache et des vedettes lance-missiles
ont tiré sur les bureaux de la Sécurité
à Khan Younis
Le général ABDELAL MUJAIDI responsable
en chef des Forces de la sécurité palestinienne recevait les condoléances
pour le meurtre de MUFARAJ. Lui et
les autres présents n’ont pas été blessés bien que le bâtiment ait été
sérieusement endommagé.
La
veille au soir – le 7 à 19h - hélicoptères
Apache et vedettes lance-missiles faisaient feu sur un poste de police du camp
de réfugiés de Jabaliya. Les bavures sur les alentours ont fait 6 blessés
dont 3 enfants. Certains sont dans un état sérieux.
Le
P.C.H.R. ne peut pas cacher sa grande inquiétude concernant la détérioration
dramatique et rapide des droits de l’homme et de la situation humanitaire dans
les territoires occupés et notamment la bande de Gaza. Les forces
d’occupation ont tué plus de 70 palestiniens durant le semaine précédente.
La majorité des victimes était des civils. De plus, c’est plus de cent
personnes qui ont été blessées et certaines en garderont des séquelles à
vie.
La
tactique militaire en cours, qui consiste en une invasion massive des
territoires sous contrôle palestinien et dans l’utilisation de forces aériennes
contre les zones d’habitation des populations civiles
est devenue une routine. De jour en jour c’est l’intensification de
cette tactique qui se produit au mépris de toute la législation internationale
en la matière – y compris la 4ème convention de Genève
concernant les « crimes de guerre »
Le
P.C.H.R. est très soucieux du fait que ARIEL SHARON dont la violation des
droits de l’homme s’est manifestée à Sabra et Chatila, ne poursuive son
escalade contre les civils … à moins qu ’il ne soit ramené à plus de
compréhension par les gouvernements occidentaux
Le P.C.H.R. renouvelle son appel pressant auprès de la communauté internationale pour que soit assurée dans l’immédiat une protection internationale de la population civile des territoires occupés.
Il
demande en particulier aux signataires de la 4ème convention de Genève
de remplir leurs obligations légale et morale consistant à s’assurer
que le gouvernement israélien respecte la convention. Sans cette
concertation internationale, la situation des droits de l’homme dans les
territoires occupés continuera de se détériorer avec des conséquences désastreuses.
Je
termine la traduction. Il est 19 heures, ce 8 mars … et toujours pas de
nouvelles du groupe depuis qu’il a quitté Jérusalem,
le mercredi 6 vers 11 heures
Amicalement.
Jacques