« Infos Gaza » - 78 –

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Condensé du rapport hebdomadaire du 11 au 17 avril 2002

Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza.

Comme les deux précédents rapports, celui ci  fait principalement état des crimes de l’occupant en Cisjordanie. La fin du rapport est consacrée aux exactions israéliennes dans la bande de Gaza.

Je vous fais donc un résumé sommaire des faits intervenus en Cisjordanie avant  ceux intervenus à Gaza.

Grâce à des journalistes qui ont réussi à s’infiltrer dans le camp de Jenin, il est acquis aujourd’hui que des « crimes » ont été perpétrés par les forces d’occupation dans le camp de Jenin et dans la vieille ville de Naplouse, bombardés sans relâche depuis 14 jours. De plus, pour la 3^ème semaine consécutive, les forces israéliennes ont mené une offensive tous azimuts sur les villes de Cisjordanie.

Cette semaine les services d’information de l’armée ont fait des déclarations contradictoires concernant le nombre de victimes à Jenin le 3 avril.  Le 12, un porte parole de ces services annonçait que »… des centaines de Palestiniens avaient été tués dans le camp de réfugiés… »   Le 13, « … des centaines avaient été tuées ou blessées… », le 14 Le ministre de la défense déclarait « … qu’il ne s’agit que de douzaines et non pas de centaines … ».Toutefois l’interdiction faite à la Croix rouge internationale et à l’U.N.R.W.A. de pénétrer dans le camp a fait naître des suspicions  quant à la dissimulation d’une violation massive des droits de l’homme. Des témoins dignes de foi certifient avoir observé un camion israélien faire des va et vient entre le camp et une localité au nord d’Israël. A chaque tour, le camion était chargé de cadavres. Les quelques journalistes qui ont risqué leur vie en pénétrant dans le camp de réfugiés ont pu photographier des corps calcinés et en voie de décomposition, dont certaines parties du corps émergeaient des décombres. Selon d’autres témoins, de nombreux civils sont été exécutés sans condamnation ni procès en dehors de toute légalité judiciaire. Ces exécutions sommaires ont été appliquées à des gens qui ne voulaient pas quitter leur maison comme aux résistants qui, à court de munitions -  étaient obligés de se rendre. La Croix rouge internationale a déclaré le camp semblable aux secteurs soumis à de forts tremblements de terre. Compte tenu du peu de moyens dont elle dispose Elle a déclaré qu’il lui était impossible d’envoyer des équipes de secours. Des maisons ont été détruites alors que leurs habitants n’avaient pas été évacués.  La ville de Naplouse a également été la cible de l’occupant qui a tué des dizaines de Palestiniens et détruit tout un patrimoine : le 12 on a retrouvé les corps d’une famille de 8 enfants sous les ruines de leur maison tri-millénaire construite au centre du vieux Naplouse. Le couvre feu est toujours en vigueur

Les corps de 73 victimes ont déjà pu être identifiés – 13 avaient été enterrés dans une fosse commune. L’hôpital de Naplouse, à court de places, a été obligé d’entasser les cadavres dans des camions frigo.

On compte 5.000 arrestations dont beaucoup sont signifiées par le tatouage d’un N° dans le dos ou sur le bras. Marwan BARGHOUTHI, membre du conseil législatif et secrétaire du Fatah a été arrêté.

A Bethléem un siège rigoureux est maintenu aux abords de l’église de la nativité malgré les nombreux appels internationaux pour la levée du siège. Les 200 Palestiniens qui y sont réfugiés sont privés de soins, les équipes médicales étant tenues à distance. Afin de tromper la communauté internationale, le gouvernement israélien a déclaré avoir retiré ses troupes de quelques villes mais il s’est abstenu de dire que c’était pour les concentrer sur d’autres villes.. Le 16 avril, trois villages de la banlieue de Jérusalem ont été du nombre. Ils sont actuellement sous couvre feu. De nombreuses démolitions de maisons et beaucoup d’arrestations. En complète infraction avec leur propre législation en matière de liberté de la presse, les forces d’occupation ont attaqué l’immeuble de la presse internationale, elles ont arrêté certains journalistes  et une cinquantaine de reporters de la presse étrangère a été mise hors d’état de faire son travail.

Tirs sur des civils, bombardements et intrusions en zones palestinienne de la bande de Gaza

·         Vendredi 12 –04h30 -  par mesure de représailles contre la résistance armée qui s’est confrontée à l’occupant, des ouvriers qui se rendaient à Erez-zone industrielle- pour l’embauche sont touchés : NAZHMI YASSIN, 27 ans, est tué sur le coup de plusieurs balles, les autres sont plus ou moins gravement atteints.

·         Samedi – 09h00 – Beit Hanoun – 2 bulldozers et 5 tanks défoncent près de 8 hectares de terres en culture, principalement des citronniers, des figuiers et de la vigne. Ces terres sont la propriété de 14 agriculteurs. Elles constituaient leur unique revenu. L’occupant est resté jusqu’à 05h00 le lendemain.  En quittant les lieux il a encore défoncé 2 hectares de terres cultivées qui gênaient sa route.

·         Dimanche – 11h30 – zone industrielle d’Erez – le chauffeur de taxi ASHRAF AL MASRI, 27 ans et AHMED AL KATARI, 25 ans, se dirigent sur Gaza. Sans aucune sommation et sans raison apparente, l’occupant ouvre le feu sur le taxi. Les deux hommes sont sérieusement touchés

·         15h30 -  village de Al Salam au sud de Rafah. L’occupant accompagné de 2 bulldozers aplatit des maisons qui avaient déjà été sérieusement endommagées la semaine passée.

·         Lundi 02h30 – Rafah sud -  Plusieurs maisons sont sérieusement endommagées. HASSAN ABU GHALI, 42 ans, est blessé à l’intérieur de sa maison.

·         03h00  - Deir Al Balah est -  L’occupant est confronté à la résistance armée. Pour en finir il rentre avec des tanks dans le village de Al Heker et ouvre le feu sans discrimination. ALLA AL AA’RAJ, 22 ans, des services de la Prévention est tué de 3 balles dans la poitrine et MOHAMMED ABU AMRA, 26 ans, lui aussi de la Prévention, est touché de plusieurs balles aux jambes

·         14h30 – Beit Lahia nord – à proximité de la colonie de Nissanit – le village bédouin est pris pour cible. YOUNIS ABU GHARARA, 25 ans,  est tué de plusieurs balles dans la tête. Le corps n’est rendu que le lendemain à 06h00. YOUNIS était un handicapé mental et n’avait pas pris garde que l’occupant tirait à vue sur tout ce qui bouge