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Condensé du rapport hebdomadaire du 15 au 21 août 2002

issu par le « Palestinian Centrer for Human Rights » de Gaza

Bombardements et incursions en zones sous autorité palestinienne

Jeudi –02h00- au N.O. de Khan younis. Les blindés de l’occupant pénètrent à 100m dans Al Rabwat. Les bulldozers aplanissent les dunes de sable qui le protège pour tracer une route entre la colonie de Ganeï Tal et le secteur de Al Rabwat afin de faciliter une extension future de la colonie sur les terres agricoles du village. Le tronçon de route ainsi tracé sur près d’1/2 hectare de terres cultivées en plus du sable déplacé est immédiatement goudronné.

Dans la matinée à l’est de Gaza ville, l’occupant poursuit son opération de défonçage des terres cultivées sur le périmètre du village de Juhor Al Dik – opération commencée la veille et qui se terminera le 18. Près de 4 hectares d’oliviers sont ainsi culbutés et avec eux tout le réseau d’irrigation

16h45 -  Des abords de la colonie de Ganeï tel, l’occupant ouvre le feu sur l’agglomération de Al Satar – Al Gharbi. AYMAN FARES, 6 ans jouait aux abords de la maison familiale quand il a pris une balle dans la tête. Son grand père, NADID, 60 ans et les voisins ont attendu quelques minutes que cessent les tirs et ont appelé une ambulance. A son arrivée ils se sont rendus auprès de AYMAN. L’occupant a alors ouvert le feu sur l’ambulance et les gens qui étaient autour. NADID a pris une balle dans la cuisse. ZIAD AL AGHA, 40 ans,  qui portait secours a été touché à la tête, NADEH JOWEI’ED, 28 ans, blessé aux bras.  AYMAN est mort avant même d’arriver à l’hôpital.

17h00- S.O. de Rafah à Tal Zo’Rob. L’occupant poursuit la destruction systématique des maisons en bordure de frontière avec l’Égypte. ALAA’ZO’ROB, 17 ans,  est blessé d’une balle dans la jambe droite

18h00- encore à la frontière au sud de Rafah, bloc « J » du camp de réfugiés. L’occupant endommage encore plusieurs maisons. ZIAD FUSEIFES, 32 ans,  prend des éclats d’obus dans les jambes

20h00- Jouxtant le bloc « J » c’est l’agglomération Am Joneina qui essuie les tirs de l’occupant. AHMED ABU SABALA, 50 ans, prend une balle dans l’abdomen. Son état est sérieux. L’enquêteur du P.C.H.R. certifie que ces 3 hommes étaient tout proches de leurs maisons

Vendredi – Dans la soirée l’occupant et ses bulldozers pénètre à 350m dans Al Qatbania, à l’est de Beit Hanoun. La maison de MOUSA ABU ‘AMSHA, est détruite. Les 10 personnes qui l’habitaient avaient été sommées de dégager sur le champ. Le puits une pompe et tout le matériel agricole ont également été détruits.

Samedi –08h00- A l’est du camp de Jabalya, des fermes sont bombardées depuis la frontière israélienne. AAMENA AL BURSH, 53 ans, est blessée par balles dans les jambes alors qu’elle était aux champs. Plusieurs animaux ont servi de cible à l’occupant. Ils on t été tués.

Dimanche –01h00- Depuis les abords de la colonie de Neve Dekalim, l’occupant tire des bombes incendiaires et des obus sur le camp de réfugiés de Khan Younis et sur Al Nimsawi. La maison de ANWAR AHMED a été en partie brûlée . Sa fille, HIBA, 16 ans, est blessée d’une balle dans la main droite. Les 10 membres de la famille suffoquent sous l’effet des gaz. Les tirs non ciblés de l’occupant atteignent IBRAHIM ‘AWAD, 20 ans touché par plusieurs éclats d’obus dans le dos.

A 05h00 les tirs reprennent au même endroit. Plusieurs maisons de Batem Al Samin au S.O. de Khan Younis sont endommagées ? FAWZIA ABU MOUSA, 42 ans, est blessée de plusieurs éclats d’obus

Au même moment, vers 05h00, l’occupant se déplace de la colonie de Morag au N.E. de Rafah à plus de 500m en territoire palestinien vers Rafa ville. Plusieurs maisons sont investies. Au total ce sont 60 personnes pour la plupart des femmes et des enfants qui sont regroupées dans quelques pièces pour faciliter la fouille systématique. 8 civils sont arrêtés, tous de la famille ABU’ARAR. Embarqués vers la colonie de Morag ils y subissent un interrogatoire  puis sont relâchés

Lundi –09h45- Les blindés de l’occupant pénètrent à 400m dans Al Satar – Al Gharbi au N.O. de Khan Younis. 1 hectare d’oliviers est défoncé. Ces arbres étaient la propriété de la famille Al AGHA

Mardi –07h30- Depuis les abords de la colonie de Neve Dekalim, l’occupant tire sur le camp de réfugiés de Khan Younis et sur Al Nimsawi. L’observateur du P.C.H.R. a pu constater que NIHAD HUNEIDEQ, 17 ans,  a été blessée par éclats d’obus alors qu’elle dormait chez elle. Par ailleurs plusieurs maisons ont été sérieusement endommagées.

-07h50- Animé d’une apparente volonté de tuer, l’occupant tue un 2ème enfant à Khan Younis cette semaine. Selon l’enquêteur du P.C.H.R., AYMAN ZO’ROB, 15 ans, travaillait dans le champ familial situé au S.O. de Khan Younis à Gizan Abu Rashwan. Il était avec des copains qui lui donnaient la main. Au 1er coup de feu tous s’aplatissent à terre et se crient l’un à l’autre d’essayer de ramper jusqu’aux arbres. Une jeep surgit alors à une centaine de mètres d’eux dans le champ et les soldats qui l’occupent se mettent à tirer sans discernement. AYMAN avait réussi à se cacher derrière un tronc d’arbres mais il a été repéré par un militaire qui le gardait dans sa mire de tir. Dès qu’AYMAN a penché un peu la tête pour voir ce qui se passait le militaire lui a déchargé 2 balles dans la tête. Il s’est écroulé. Les soldats ayant été avertis du meurtre, ils se sont tous retirés. Ses amis se sont empressés de le transporter vers la maison la plus proche et de là, dans une voiture vers l’hôpital où l’on a constaté son décès par 2 balles dans la tête.

Mercredi –01h30-  Depuis les abords de la colonie de Neve Dekalim l’occupant ouvre le feu sur le camp de réfugiés. Dans le même temps 2 hélicoptères de combat survolent les lieux. Une ½ heure plus tard les hélicoptères ouvrent le feu sur les maisons et les rues pour couvrir l’incursion de 8 blindés et 2 bulldozers dans le camp de réfugiés. Par haut-parleurs les habitants étaient sommés de sortir de leurs maisons. Alors a commencé la destruction systématique de toutes les maisons à la périphérie du camp afin de faire place nette entre le camp et la colonie

-04h00- : parmi ces maisons : celle de ABDULLAH ABU’OBEIDA, située à 100m de la colonie. Les habitants l’avaient déjà quittée depuis quelques temps vu les bombardements répétés sur le secteur. L’occupant y installe des bombes de forte puissance dont la mise à feu se fait à distance. La maison saute et avec elle, 6 autres maisons voisines s’écroulent. Au cours de l’explosion KHALED ‘AYASH, 17 ans, est criblé d’éclats de bombes. Puis les tanks ont poursuivi leurs bombardements et leurs ratissages endommageant encore beaucoup de maisons. La mosquée et uns poste de la sécurité palestinien ne ont également été détruits. Ils ont quitté les lieux vers 05h30 et après avoir détruit en totalité la maison de ALI AL TABASH, située elle aussi à quelque 100m de la colonie. Maison de 6 étages où vivaient 4 familles, au total 20 personnes. Tout le monde ayant été forcé de se mettre à l’écart, la charge explosive placée dans la maison l’a pulvérisée ainsi que celles qui l’entouraient. Un mur de de l’une de ces dernières s’est écroulé sur des civils qui se croyaient protégés. ADNAN BUREIS, 26 ans, est tué sous les gravas ; 5 autres sont plus ou moins grièvement blessés

-07h00- Depuis son mirador mobile surplombant la colonie de Neve Dekalim, l’occupant tire sur les civils qui essayent de récupérer ce qui émerge des décombres de leurs maisons détruites la veille. Il s’agit de 9 maisons qui abritaient au total 65 personnes. Elles ont tout perdu et elles se voient tirer dessus alors qu’elles essayent de récupérer un matelas .

 

                 A nouveau le P.C.H.R  en appelle

 

A la communauté internationale pour qu’Elle assure dans l’immédiat une protection indépendante et internationale de la population civile dans les territoires palestiniens occupés.

Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures efficaces soient prises pour la protection des civils selon l’obligation qui leur est faite dans l’article 1 d’assurer le respect de la convention

A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions internationales ceux suspectés d’avoir commis des crimes de guerre dans les territoires occupés palestiniens.

Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour qu’il intensifie ses activités et élargisse son champ d’observation sur les territoires occupés.

A l’Union Européenne pour qu’Elle procède à l’application de l’article 2 de l’accord d’association avec Israël conditionnant les avantages consentis à ce dernier, au fait qu’Il respecte les droits de l’homme.

A la communauté internationale pour qu’Elle envoie une assistance médicale et humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël.